Libye : Le gouverneur de la banque centrale démis de ses fonctions et contraint à l’exil

2 semaines

Dans un climat de tensions croissantes en Libye, Saddik el-Kebir, le gouverneur de la Banque centrale libyenne (BCL), a récemment annoncé avoir fui le pays.

Le Conseil présidentiel, el-Kebir l’a démis de ses fonctions. Des menaces directes contre lui et son équipe, craignant pour leur sécurité. Ce départ précipité intervient dans un contexte de crise politique aiguë entre les deux gouvernements rivaux de l’est et de l’ouest libyen. Exacerbant encore les divisions dans le pays.

Depuis l’annonce de son départ, la production pétrolière libyenne, déjà instable, a chuté de plus de moitié. Tombant en dessous des 600 000 barils par jour. Cette diminution dramatique est en grande partie due à la fermeture de plusieurs champs pétroliers. Sous le contrôle de forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen.

Les observateurs craignent que cette situation ne provoque une escalade des tensions. Avec des répercussions potentiellement désastreuses pour la stabilité économique et politique de la Libye.

Un conflit de légitimité et de pouvoir

Saddik el-Kebir a qualifié les tentatives de son remplacement par le Premier ministre de Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, d’« illégales ». Et contraires aux accords politiques négociés sous l’égide de l’ONU. Selon ces accords, tout changement à la tête de la BCL nécessite l’approbation du Conseil présidentiel, du Haut Conseil d’État et du Parlement. En dépit de ces procédures, le gouvernement Dbeibah a encouragé la nomination de Mohamed Chokri. Avant de se rétracter face aux protestations. Le poste de gouverneur intérimaire a été confié à Abdelfattah Ghaffar, une figure controversée avec des antécédents de corruption.

Pour Saddik el-Kebir, la gestion de la BCL par des personnalités proches du gouvernement Dbeibah représente une menace pour les actifs précieux de la banque. Cette inquiétude est partagée par de nombreux observateurs, qui voient dans ces nominations une tentative de contrôle des ressources financières du pays. En particulier des revenus pétroliers.

La crise actuelle a de graves implications pour l’économie libyenne. En plus de la baisse de la production pétrolière, la paralysie de la BCL empêche l’importation de biens essentiels.

 

 

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