Jean-Jacques Béchio : l’héritage d’un réformateur précoce
Jean-Jacques Béchio aurait célébré son 75e anniversaire aujourd’hui.
Un anniversaire marquant pour un homme au parcours exceptionnel. Le 22 août 1949, Séka Sopie Germaine le fait venir au monde. Il obtient son baccalauréat au lycée classique d’Abidjan. Diplômé en droit de l’université d’Abidjan et de l’École nationale d’administration (ENA), il devient Sg du MEECI au début des années 1970. C’est pendant ses années de lycée qu’il rencontrera notamment Simone Ehivet.
Il choisit après ses études la filière diplomatie et relations internationales. Se spécialise sur le Proche et Moyen-Orient. Dans cette région, il prendra son premier poste en qualité de Premier conseiller d’ambassade à Téhéran. Il sera ensuite basé au Pakistan, jusqu’à son retour en Côte d’Ivoire à la fin des années 1970. Il occupera divers postes. Conseiller technique du ministre des affaires étrangères, chef de cabinet du ministre de la fonction publique, et Secrétaire général chargé de la réforme administrative.
Jean-Jacques Béchio entre au gouvernement avec le portefeuille de ministre de la fonction publique et porte-parole du gouvernement en 1983 à l’âge de 34 ans.
Il reste une figure clé de la restructuration moderne de l’administration publique en Côte d’Ivoire.
Instigateur du concept de la rigueur, Béchio a mené une politique novatrice contre l’absentéisme et la corruption au sein des services de l’État.
Membre éminent du Rassemblement des Républicains (RDR), Béchio avait quitté le parti après des désaccords avec Alassane Ouattara. Se tournant alors vers les refondateurs, il a marqué la scène politique ivoirienne par son engagement inébranlable. Le 11 avril 2011, on arrête Béchio aux côtés de Laurent Gbagbo, après l’assaut sur la résidence du chef de l’État. Cette arrestation a laissé des séquelles indélébiles. Béchio étant montré à la télévision couvert de sang, victime d’une agression.
Après vingt mois d’incarcération, on l’a libéré sous condition. Mais sa santé n’a jamais été la même.
Aujourd’hui, en se souvenant de Jean-Jacques Béchio, c’est l’image d’un homme dévoué à la rigueur administrative. A la lutte contre la corruption, et à la défense de ses idéaux politiques qui demeure. Sa vie et son parcours rappellent l’importance de l’engagement pour le bien public en dépit des obstacles et des défis.
MARIE GNIALET
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
