La deuxième ”faim de vie” des Aboki

1 mois

 Les vendeurs de café ambulants s’en vont.

Ces derniers, figures emblématiques des rues d’Abidjan, incarnent bien plus qu’une simple activité économique. Ils sont le reflet d’une culture urbaine profondément ancrée dans la vie quotidienne des habitants.

Aujourd’hui, ils sont menacés par une campagne gouvernementale visant à réorganiser l’espace public, sous l’égide du ministre-gouverneur Ibrahim Cissé Bacongo.

Cette initiative, mise en œuvre à travers une brigade de « lutte contre le désordre urbain », symbolise la volonté des autorités. Elles imposent un nouvel ordre dans l’espace public abidjanais, jugé trop chaotique.

L’objectif affiché est de libérer les artères principales de la ville des activités commerciales jugées illégales, dont la vente ambulante de café. Cependant, ce choix soulève des questions sociologiques profondes, touchant à l’identité culturelle de la ville. Et aux modes de vie des Abidjanais.

Historiquement, les vendeurs de café, souvent d’origine nigérienne, ont joué un rôle crucial dans le tissu social d’Abidjan.

Ces “Aboki”, avec leurs petits kiosques ou chariots peints aux couleurs vives, ne sont pas seulement des commerçants. Mais aussi des figures familières qui rythment la vie de quartier. Le café, consommé à l’extérieur plutôt qu’à la maison, est un moment de socialisation, de partage. Une habitude inscrite dans le quotidien des citoyens.

En cherchant à effacer ces pratiques au nom du développement urbain, les autorités risquent de détruire une partie de l’âme de la ville. Cette dynamique révèle une tension entre modernité et tradition. Entre l’ambition d’une ville moderne et la préservation des pratiques culturelles locales. L’urbanisation galopante d’Abidjan pourrait ainsi entraîner une uniformisation des modes de vie.

Au détriment d’une diversité qui fait pourtant la richesse et l’originalité de la capitale ivoirienne.

Surtout que les premiers Aboki, vendeurs fixes sont déjà hors saison et hors maison.  On assiste à la deuxième “faim de vie” la 2e mort des Aboki. 

ETHAN GNOGBO

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

les influenceurs monétisent tout

Serge Neuba aborde la question des influenceurs. Le phénomène des influenceurs et des influenceuses constitue-t-il une menace pour la morale sociale en

DU MEME SUJET

Abidjan, réceptacle de la 1ere Coupe du monde de Maracana

La première coupe du monde de Maracana, est prévue du 25 septembre

Niccol, ce patron va au bureau en…jet privé

Le nouveau dirigeant de Starbucks se rendra au bureau… en jet privé