Avec le soutien de puissantes faitières internationales, Pacome Attabi a réussi à imposer une toute nouvelle centrale à un environnement syndical ivoirien particulièrement conservateur. Et furtivement, la Confédération Syndicale Espoir (C.S.E), après seulement cinq mois, s´offre les zones les plus fermées au syndicalisme. A la pause d´une séance de travail, le premier secrétaire confédéré a bien voulu s’ouvrir. Et lever un coin du voile sur l´évolution de sa structure sur le terrain. Puis commenter l´actualité pour POUVOIRS MAGAZINE
Quel est l’état de forme de la Centrale cinq mois après sa mise sur pied.
La CSE poursuit son implantation dans le calme. Pour l’heure, c’est le plus important pour nous.
Peut-on hasarder un premier bilan ?
La CSE avait surtout un problème de siège social approprié à la mise en place de notre administration confédérale au lendemain du congrès. Mais Dieu merci cette question est derrière nous aujourd’hui. Dans le secteur privé, le Comité Exécutif accompagne actuellement plusieurs syndicats de base dans des dynamiques de conciliation. Et de revendication directement auprès de leurs employeurs, mais aussi devant l’inspecteur de travail. Certains ont déjà bénéficié de réponses positives, d’autres sont dans le processus et la confiance dans la confédération s’installe progressivement.
Et dans le secteur public ?
Dans le secteur public, pour l’heure, la CSE apporte son soutien aux syndicats de base qui sont engagés dans des discussions avec leurs tutelles. Notamment dans la santé, les finances et l’éducation. Notons que le dialogue social n’avance pas dans l’éducation et la santé particulièrement. Nous ne serons donc pas surpris que des conflits ouverts éclatent demain entre ces ministères et nos syndicats de base que nous soutiendrons fermement.
Par ailleurs, nous nous employons à mettre en place les fédérations de branches en vue de plus d’efficacité dans leurs luttes. En effet, nous sommes une confédération et elle repose sur les fédérations de branches.
Votre premier objectif de renforcer le syndicalisme dans le privé peut-il être atteint ?
Vous savez, le secteur privé est très vaste et varié, il faut donc plus de moyens financiers pour s’y déployer. Nous y allons donc à notre rythme et je vous rassure que le Département chargé de l’implantation et la syndicalisation de la CSE tient bien la manœuvre. Surtout que nos agents en la matière maitrisent parfaitement le terrain et le Code du travail ivoirien.
Dans les états-majors des syndicats on parle de lutte à venir. La C.S.E se sent elle concernée ?
Oui ! notamment dans l’éducation nationale avec le Secrétaire Général de la FEFR (ex COSEFCI puis ex FEF-COALITION), le camarade Stéphane ZONDE ; dans l’enseignement supérieure avec le SAGEC du camarade KOBA Marius et l’IPAT du SG GAPEA Emerson.
Une crise vient d’éclater à la FESACI, votre ancienne maison. Peut-on la lier au décès du col Dohia et au départ de certains membres tels que vous ?
Je regrette toute cette situation après le départ du père DOHIA (paix à son âme). Peut-être que nous, ses enfants, ne sommes pas à la hauteur du grand homme qu’il a été.
Mais nous sommes partis de cette organisation afin de lui épargner ce qui lui arrive aujourd’hui. Malheureusement, la situation s’est dégradée derrière nous. Je milite sincèrement pour que mes deux ainés KRA Felix et TRAORE Yacouba s’accordent sur l’essentiel pour éviter un bicéphalisme de trop à la FESACI de Marcel ETTE.
C´est pour bientôt, les élections à la MUGEFCI. Vous êtes certainement candidat au regard de votre score plus qu´honorable aux dernières élections.
Pour l’heure, la Confédération Syndicale Espoir (C.S.E) m’a confié une mission, elle concentre mon énergie. Pour le reste, le temps nous situera. Même si je note toutes les dérives qui s’accumulent actuellement à la MUGEFCI.
Propos recueillis par
ERICK FOFANA
photo: dr
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