La question a été posée à la lauréate du Grand prix littéraire d’Afrique noire, elle a répondu ce qui suit:
« J’écris pour traverser le pont qui me sépare des autres.
J’écris pour me planter fermement dans le sol.
J’écris pour recréer la parole première.
La mélodie des gestes et des chants.
Le rythme de la vie.
J’écris pour reconquérir mon royaume perdu : l’enfance aux rires en cascades.
J’écris pour tendre la main vers une réalité inconnue.
J’écris pour retrouver le mouvement qui s’échappe, le souvenir qui s’évade.
J’écris pour repartir de l’avant, pour abolir les frontières/barrières.
J’écris pour rayer le temps qui passe et se jette sur tout.
J’écris pour changer le monde.
Pour me consoler de n’avoir rien pu changer.
Qui suis-je ?
Je suis la conteuse – poétesse des temps nouveaux.
Qui dit le chemin parcouru.
Et montre du doigt l’horizon naissant.
La route qui se faufile entre les buildings de nos grandes capitales.
J’écris pour dire nos échecs et nos victoires.
Nos déceptions et nos espoirs.
J’écris pour ce que j’ai été et que je voudrais être.
Pour les hommes et les femmes que nous sommes devenus.
J’écris parce que l’écriture m’a appelée.
Parce que je lui dois beaucoup.
Parce qu’elle m’aide à habiter le monde. »
Pouvoirs Magazine