Comment bien souffler dans un saxophone? Comment ne pas attraper la grosse tête même quand de compliments et d’éloges on est couvert par des personnes qu’on adulait? En quoi est-il si important de rester humble, de continuer d’apprendre, de se nourrir de la certitude qu’on a encore beaucoup à apprendre? En quoi est-ce si important de faire ses humanités musicales? D’allier la théorie à la pratique? D’étoffer son réseau de contacts? Ces questions et bien d’autres, les musiciens regroupés au sein d’Abijazz et profitant de la vitrine d’Ivoir jazz night peuvent se poser depuis des années et ils se les sont posées à eux-mêmes et à un homme qui assure le mentorat, des fois même à leur insu: Jean Marie Sax.
Discret, humble, disponible, généreux, toujours présent Jean-Marie sax pourrait être accusé de n’avoir aucun mérite, ou du moins d’avoir le talent inscrit dans les gênes.
Né le premier jour du mois de l’indépendance ivoirienne, en août de Kouadio kan et de Kouamé Ahou, il n’a pour parents que des musiciens. Le guitariste Jimmy Hyacinthe, père de N’Klowo (Je t’aime en baoulé) est son oncle. Antoinette Konan Prix Rfi en 1987 est sa cousine.
Long John, Kouadio Joseph à l’état civil, bassiste de l’orchestre de l’Université d’Abidjan (Oua) est son petit frère. La musique ça le connait et promener son regard sur l’orchestre pour en extraire les aspérités et apprécier les notes agréables devient naturel. Celui qui a tant à donner à la jeune génération a été formé et aiguillonné par les meilleurs. Il commence par la guitare avec pour encadreurs Akou Narcisse et Dez Gad dès la classe de 5e.Puis il passe au sax aux bons soins de Samy Lartey puis de Cyrille Yacé, le père d’Evariste, Marcellin et Adolphe Yacé.
Passé à la bonne école musicale, cet ancien pensionnaire de l’externat St Paul du Plateau, du Collège de Cocody, du Lycée technique qu’il quitte le Bac E en poche, finit ingénieur mécanicien naval sorti de l’Ecole technique normale de la marine à Brest, en France.
C’est avec cet homme que le public du Dycoco a rendez-vous les 3 et 4 mars pour rendre hommage à John Coltrane. On peut le dire Antoine Tako, Gérard Konan et Marie Hélène Costa on de la suite dans les idées car il y a quelques années, ils apercevaient et entendaient un homme avec qui c’était le premier contact, jouer du Coltrane.
Cet homme c’était Jean-Marie Sax.
Pouvoirs Magazine