Le commissaire général du Sila, ex Président de l’Assedi, après de moments injustes vient d’être reconnus par le continent qui lui reconnait sa valeur et confie un poste d’envergure dans le monde de l’Edition.
Vous venez d’accéder au statut de représentant francophone africain, qu’est-ce que cela renferme et suppose ?
African Publishers Network [APNET] est le Réseau des Éditeurs Africains. Unique organisation internationale africaine au service de la promotion et du développement de l’industrie mondiale de l’édition, du livre et de la lecture. Elle regroupe l’ensemble des associations nationales d’éditeurs d’Afrique du Centre, de l’Est, du Nord, de l’Ouest et du Sud. Ce sont donc une cinquantaine de pays africains anglophones, francophones, lusophones et arabophones qui sont membres statutaires de cette importante Institution.
Quelles sont vos missions et tâches ?
En charge de l’espace francophone, notre mission essentielle va consister à défendre les intérêts de l’édition africaine francophone en œuvrant à la professionnalisation de la corporation, à un meilleur positionnement tant éditorial que commercial. Sans oublier de créer les conditions idoines pour la formation et le renforcement des capacités des professionnels, également donner de la visibilité au livre africain francophone à travers la diffusion et la promotion des œuvres publiées.
En combien de temps allez-vous réaliser ce qu’on attend de vous ?
Les dispositions statutaires et réglementaires prévoient un mandat de 2 ans renouvelable une seule fois. Lorsque vous consultez le Board composé de 12 membres [le président + 11 représentants géographiques], vous verrez que nous avons 10 anglophones, 1 arabophone et 1 francophone. Vous comprenez donc que c’est un défi collectif à relever dans la solidarité et la cohésion. L’espace francophone étant un marché très important à travers le monde, il va falloir travailler à créer plus d’opportunités et de visibilité.
Tous les SILA connaissent un succès médiatique et d’estime mais on en dira pas autant des résultats financiers. Pour quelles raisons selon vous ?
Vous le dites si bien. Les objectifs culturels et sociaux-éducatifs du SILA sont régulièrement en nette progression au regard de l’engouement que cet rendez-vous littéraire international suscite auprès de ses différents publics cibles. Le succès économique tâtonne encore en terme de mobilisation des ressources financières nécessaires devant couvrir le budget. Tout en félicitant et saluant la naissance d’un lectorat ivoirien (africain) actif, je voudrais plaider auprès du Président de la République et du Gouvernement ivoirien a accordé une attention particulière et une oreille attentive à l’industrie nationale de l’édition, du livre et de la lecture le dotant de moyens financiers comme cela se fait au Sénégal, au Maroc, en Algérie et dans de nombreux pays.
Le SILA mérite d’être traité et soutenu au même titre que le Masa, le Sara, le Forum ICI, Archibat, etc. À l’endroit des opérateurs économiques et industriels, je voudrais interpeller leur Responsabilité Sociétale d’Entreprise [RSE] qui affiche clairement leur engagement et leur promesse de soutien à l’éducation et à la culture. Le 13e Salon International du Livre d’Abidjan se tiendra du 9 au 13 mai 2023 et je voudrais profiter de vos colonnes pour exhorter tous les potentiels partenaires du Livre et de la Lecture à associer leur image à cette tribune internationale de célébration et de valorisation des savoirs et connaissances.
Après des moments difficiles et injustes, une distinction puis une nomination, c’est l’ère de la gloire ou de la reconnaissance à tout le moins
Pour emprunter l’expression d’un proche, je dirai que Dieu Tout-puissant n’est pas méchant. Il est le seul maître du Temps des horloges. À ce titre, il fait toute chose bonne en son Temps. M’adossant sur ce précepte, humainement, dans la limite de mon champ d’action, je joue ma partition et ma part en essayant d’être utile à ma famille, à mes amis et proches, à ma communauté, à ma corporation, à ma cité, à mon pays et à l’humanité. Tel est le testament philosophique que j’aimerais laisser à mes enfants.
Interview réalisée par ALEX KIPRE