Nous vous proposons une portion d’interview de l’ex Pdg de la Sodeci, Cie. Zadi Kessy Marcel : « Ne plus attendre d’interventions extérieures pour agir»
« Vous le dites souvent l’assistance n’est pas la recette pour lutter contre la pauvreté. Pourquoi la détestez-vous ? »
J’ai l’exemple du Président Houphouët-Boigny. Il a essayé de nous assister. Quand nous avons terminé nos études, nous avons tous bénéficié de beaux logements prospères aux Deux- Plateaux, Cocody Danga nord, Danga sud. Du côté des écoles de police et de gendarmerie, il y avait la cité des cadres. Des logements corrects
existaient aussi vers l’Ena. Le Président Houphouët donnait des maisons pour lesquelles où l’on ne payait qu’entre 30, 40 et 60 mille francs par mois. Même leur acquisition se faisait sous forme de prêt avec un échéancier de remboursement sans intérêt. Sur le plan universitaire, il était facile d’avoir une bourse pour aller poursuivre ses études en Europe.
A LIRE AUSSI: HOMMAGE A ZADI KESSY MARCEL
Quand on revenait, on était embauché immédiatement. Je crois que cette forme d’assistance, cette gestion des hommes, même si elle présente des aspects positifs, est, à un moment donné, regrettable, car il faut fournir des efforts soi-même. J’ai bon espoir que ce soit dans ce cycle nouveau que nous entrions aujourd’hui. Le Président Houphouët a bien fait de nous aider, je n’en disconviens pas.
Mais je pense que l’assistance doit changer de visage. Il ne faut plus qu’elle soit une sorte d’oreiller de paresse.
Il nous faut, enfin, prendre nos responsabilités et ne plus attendre d’interventions extérieures pour agir.
Interview réalisée par ALEX KIPRE
Pouvoirs-Magazine