Tragédie: Un pasteur tue 238 personnes

6 mois
Des découvertes macabres de corps dans les sables de la forêt de Shakahola avait été faites

Neuf mois plus tard depuis la découverte des centaines de cadavres d’adultes et d’enfants exhumés des sous-bois. le pasteur autoproclamé Paul Mackenzie, a répondu aujourd’hui jeudi 25 janvier devant le tribunal de Mombasa. Le gourou évangélique, arrêté le 14 avril 2023, et 94 de ses coaccusés sont inculpés dans trois procédures distinctes pour des faits de cruauté sur enfants, homicide involontaire et terrorisme.

Ce que le ministre de l’intérieur kényan, Kithure Kindiki, a qualifié de « pire faille de sécurité de l’histoire du pays », a fait au moins 429 victimes, toutes adeptes de l’Eglise internationale de la bonne nouvelle, mortes des suites d’un « jeûne extrême » imposé par Paul Mackenzie. Aujourd’hui encore, plus de 500 individus, membres de la secte implantée dans la ville côtière de Malindi, restent portés disparus.

Ce n’est pas un mais trois procès auxquels devront faire face Paul Mackenzie et certains membres de la secte. Les 95 suspects, inculpés notamment pour le meurtre de 191 mineurs, comparaîtront d’abord, jeudi, devant le tribunal de Tononoka, à Mombasa, pour « soumission d’un enfant à la torture » et « cruauté sur enfant ». Des charges pour lesquelles ils plaident non coupables.

Paul Mackenzie, pour qui la fin du monde devait intervenir en juin 2023, a poussé dès janvier de la même année les membres de sa secte à mourir de faim pour « rencontrer Jésus ». Les enfants d’abord. Puis les femmes et les hommes. Des traces d’étranglement et d’étouffement ont été constatées sur certains cadavres lors des autopsies. Près d’un an après les faits, seules 34 personnes – dont 11 enfants – ont pu être identifiées, à cause de l’état avancé de décomposition des corps, qui se trouvent encore aujourd’hui dans la morgue de Malindi.

Le pasteur autoproclamé est également accusé de « violation du droit d’un enfant à l’éducation ». Dans ses prêches au vitriol, le gourou a persuadé ses adeptes de retirer leurs enfants de l’école, de brûler leurs papiers d’identité et de ne plus se faire soigner dans les hôpitaux. Ce fut la première étape pour les attirer plus tard dans la forêt de Shakahola, des sous-bois abandonnés, loin des regards.

D’apparence peu charismatique, Paul Mackenzie se muait en orateur captivant dans son Eglise internationale de la bonne nouvelle, à en croire des anciens fidèles que Le Monde a rencontrés. Fidèle à lui-même, il était apparu rigolard, un brin provocateur lors de sa première comparution devant la justice en mai 2023, plaisantant avec les soldats, les magistrats et les journalistes réunis dans la salle d’audience.

La longue attente dans les couloirs de la prison de Mombasa – huit mois – semble avoir miné sa jovialité. Mardi 23 janvier, lors son inculpation pour 238 cas d’homicides involontaires, il s’est même assoupi lors de la lecture des 500 pages du dossier d’instruction, qui a duré près de cinq heures. L’homme de 52 ans arbore un visage grave, un regard vide, comme sonné par l’ampleur des chefs d’inculpation qui pèsent contre lui. Le tribunal de Malindi a demandé une expertise psychiatrique avant qu’il ne comparaisse dans ce dossier, en février.

MARIE GNALET

POUVOIRS MAGAZINE

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