Le Président Sénégalais et son gouvernement veulent protéger les lanceurs d’alerte.
Dans les pays anglophones, ils sont protégés. Relativement
En Afrique anglophone, onze pays protègent légalement les lanceurs d’alerte. Ce n’est pas beaucoup mais c’est déjà pas mal. Cela a créé un environnement où les journalistes peuvent parler. Mais pas tant que ça car l’application des lois n’est pas vraiment effective. Des lanceurs d’alerte ont été assassinés au Ghana, il y a quelques temps.
Pour ce qui est des pays francophones africains c’est pire. Deux autres pays, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, sont en train de travailler à une législation. Mais ces initiatives n’ont pas encore abouti et n’émanent pas directement du chef de l’Etat. Ce sont des intentions.
Ce sont toutes ces inconvenances et ces statistiques effrayantes qui poussent Bassirou Faye à insister.
En adoptant une telle loi, le Sénégal serait le premier pays d’Afrique francophone à légiférer sur la protection des lanceurs d’alerte. L’annonce de Bassirou Diomaye Faye est un message fort qui pourrait provoquer un effet multiplicateur.
la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Sénégal
Soucieux d’incarner une rupture avec son prédécesseur, le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a fait une promesse. Au lendemain de son élection le 24 mars, il a promis de porter un projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte.
Le chef d’Etat, qui dit vouloir œuvrer pour plus de transparence et de bonne gouvernance, a demandé au ministre de la justice Ousmane Diagne de finaliser le texte. On n’a pas divulgué son contenu. Mais Sonko Ousmane s’en charge.
Il faudrait définir les mécanismes et l’autorité pour pouvoir recueillir les signalements, enquêter et potentiellement aller en justice. Il y a aussi la question de l’anonymat des lanceurs d’alerte. La question des mesures concrètes pour les protéger et les accompagner, en assurant leur immunité contre des poursuites pénales ou civiles.
Mais lanceur d’alerte ne veut pas dire délateur, il faut protéger la dignité des personnes et éviter les dérives.
JULIEN BOUABRE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
