PDCI :  Faut-il un DUO gagnant NOËL AKOSSI BENDJO  et X  pour le PDCI ?

8 mois

Le congrès du Pdci-Rda se tiendra le 16 décembre prochain et devra décider du  Président qui succédera à feu Henri Konan Bédié.  Plus tard et à l’issue d’une convention, il  faudra  désigner le candidat qui ira affronter pour la présidentielle en 2025, le candidat du parti d’Alassane Ouattara et ceux des  autres formations. Ces derniers temps, la presse et les réseaux sociaux se font l’écho de propositions réclamant un tandem AKOSSI+THIAM.

 

Qu’en penser ?

 

Il est vrai que des déclarations de figures emblématiques comme Djedjé Mady ainsi que celles de cadres de premier plan pourraient expliquer ces spéculations.

 

Dans tous les cas, il est clair que l’urgence pour le Pdci est de redynamiser sa machine et son fonctionnement.

 

Contrairement aux « habitudes », peu démocratique et pas du tout statutaire, du passé qui faisait de celui à qui était confié le Parti, le candidat « naturel » à la présidentielle , le Pdci, formation politique doyenne du pays, va devoir respecter, et ce serait historique,  ses propres règles en organisant une autre compétition en Convention ouverte et démocratique, afin de désigner ce candidat présidentiable pour la République. Et bien entendu, cette réalité des choses pose crûment la question de l’efficacité du ou des  choix à opérer le 16 Décembre prochain. On peut donc comprendre la requête de ceux qui suggèrent d’avoir un DUO dès maintenant.

 

 

 

Mais en attendant que la raison s’impose , selon les réseaux sociaux, terrain des  arguments bruyants, la Présidence du Parti devra revenir, le 16 décembre prochain, à Tidjane Thiam. Puis, au même Tidjane Thiam, on devra lors de la convention donner avis favorable pour lui permettre d’affronter le candidat du Rdhp qui sera peut-être en 2025, le Président Ouattara.

Franchement, cette posture est étonnante voire anachronique car  il est bien dit que nous sommes bien chez le   le Parti DÉMOCRATIQUE de CI  qui est supposé , en l’an 2023 et du haut de ses 77 années bien adultes, en avoir fini avec l’ère du Père et de l’héritier !!

Alors que le PDCI a l’opportunité historique de devenir le premier 1er parti politique ivoirien à élire son Président dans un scrutin réellement ouvert, compétitif et DÉMOCRATIQUE, et cela  dans le respect de ses propres règles de fonctionnement, il est franchement choquant et anachronique d’entendre et de lire des jeunes et des pas jeunes,  et même des intellectuels exiger une  démarche autre.

Mais examinons quand même  l’intérêt de cette offre 2 en 1 dite Thiamiste et comparons-la aux autres opportunités en présence.

La tâche pour Tidjane Thiam sera alors énorme et périlleuse. C’est très imprudent de le laisser opérer sur tous les fronts. L’homme ne connait pas le terrain et risque de se faire broyer ou d’arriver éreinté par l’épreuve de feu du Pdci, au moment d’attaquer la présidentielle. Et ce n’est pas une offense d’observer  qu’un homme (sur)doué n’est pas un surhomme. Il est au contraire au-dessus de la mêlée c’est-à-dire en déphasage avec sa société. Et un homme intelligent n’est pas à l’abri de la bêtise. Et puis ce n’est pas pour arranger ses futures affaires  pdcistes que de commencer en étant  déjà l’objet de tant de controverses clivantes sur son éligibilité. Si jamais, il obtenait la direction du parti dans ces conditions, le temps de panser les plaies qui s’ouvrent déjà, le « bravetchê » de la maison orange d’en face aura plié le match de 2025 , assurément !

En revanche, à la présidentielle stricte, Thiam, l’ami de Macron selon la Lettre du Continent, est clairement le choix de beaucoup de militants toutes tendances confondues et des bailleurs de fonds, pour ne pas parler de la françafrique.

Que ne gagnerait-il pas à conserver ses cartes et ses forces intactes en jouant une stratégie d’équipe ?  Toute chose qui aura quand même l’avantage de rassembler plus rapidement son camp et de renouveler considérablement la classe politique.

Thiam aiderait aussi et ainsi le Pdci à mutualiser les compétences de ses fils. Beaucoup  l’ont bien compris et en appelle au consensus. Ce qu’a très tôt souhaité d’ailleurs le candidat  Bendjo dont « L’appel de Yamoussoukro » dit entre autres que : « Un Président de parti en même temps  candidat à la Présidentielle, on ne peut pas faire ça » (Une du Nouveau Réveil du 31 octobre 2023).

En attendant, deux des candidats de poids se proposent de diriger le parti afin de le restructurer rapidement pour le mettre en ordre de bataille et au profit de celui que la Convention de désignation choisira. Ils rassurent déjà le peuple du PDCI qu’ils ne seront pas candidats à la candidature en 2025.

Il s’agit de Maurice Kacou Guikahué et de  Noel Akossi Bendjo. Tous les deux connaissent bien la maison qu’ils ont servi  assidûment et ils méritent également qu’on la leur confie.

 

Mais le Pr Guikahué, brillant cardiologue, part doublement défavorisé.  Il  manquerait de moyens financiers et on le décrit « l’obligé » de plusieurs mentors du Pdci.

«On dit » aussi qu’il serait « l’obligé » d’autres sphères. Il lui est reproché aussi d’avoir un peu «dribblé»  le Pdci en 2000 pour avoir aidé , à l’époque de la transition militaire     les défunts  Zadi et Banzio à piloter la campagne de Gueï Robert  contre, notamment, le candidat désigné par la convention du PDCI , le Ministre Bombet.

Pas vraiment résilient le Professeur disent les rancuniers !!

Alternativement, Akossi Bendjo reste connu  pour son aisance financière. Même si cette dernière est certainement diminuée aujourd’hui, elle n’en demeure pas moins efficace car l’Ivoirien dit que  «ce n’est pas parce que le tigre a maigri, qu’il faut le prendre pour un chat». Et ça compte pour diriger un parti politique sous tous les cieux.

Akossi est connu pour sa fidélité au Pdci. Il a refusé les propositions multiples de Robert Guéi, après le coup d’Etat de 1999. Il a connu l’exil pour le Pdci et il apparait avec Bédié comme le symbole de la lutte de résistance. Dernièrement encore, de 2018 à 2021, il l’a payé chèrement. C’est d’ailleurs cette épisode de lutte pour la survie du Pdci que des adversaires tentent en ce moment  et  outrageusement d’utiliser pour lui barrer la route vers la présidence du parti.

Quoiqu’ayant une étoffe de ministre, Noël Akossi Bendjo a résisté aux sirènes du Rhdp et n’a pas franchi le Rubicon contrairement aux dizaines de ses collègues dont Patrick Achi et Ahoussou Jeannot qui n’auront pas pu le convaincre (ou le corrompre). L’aujourd’hui lui donne raison dit l’Ivoirien. En outre, l’homme politique Akossi  a des faits d’armes. Il appartient à l’élite du Pdci qui a lancé le courant politique dénommé « La Rénovation » du Pdci. Avec, entre autres cadres, Djéni Kobinan, Anet kablan, Patrick Achi , etc. On sait comment cette belle intention s’est heurtée à la branche conservatrice de ce parti. Loin de baisser les bras, Noël Akossi Bendjo a continué le combat pour la réforme en dotant ce courant politique, avec l’aide de Patrick Achi, d’autres cadres motivés,  d’un journal de belle audience au début des années 2000. Précisément de 2000 à 2002 . Il s’agit du journal « L’Aurore ».

UN HOMME D’OUVERTURE :

Cadre à l’esprit critique, Akossi Bendjo est doté  d’une haute  conscience de fédérateur et d’un caractère de meneur. Son leadership est incontestable. Il a de la personnalité, il réfléchit bien, il est brillant, il est généreux, cette dernière qualité étant primordiale pour les politiques en Afrique.

HISTOIRE :

On se souvient que Félix Houphouët-Boigny, alors député, prit un audacieux pari en mai 1946. Celui de doter rapidement son pays de cadres compétents, capables d’animer l’Administration publique après l’indépendance de notre pays. En octobre de cette historique année, 146 jeunes ivoiriens, pris en charge par le syndicat agricole africain, partent s’instruire en Europe (principalement en France), pour en revenir plus tard occuper des postes importants dans l’Administration du pays.

Cet acte semble avoir inspiré Akossi Bendjo. Il crée BENIANH, une Fondation qui investit dans la formation et la mise en place d’un capital humain de haut niveau pour gagner les défis du développement de la Côte d’Ivoire .  La fondation Benianh décèle des génies, des cerveaux du système éducatif ivoirien et les envoie cueillir le savoir scientifique et technocratique de hauts niveaux en Angleterre, Canada, France, Etats Unis, etc. À ce jour, la fondation, qui a entre-temps obtenu le label étatique d’organisation d’utilité publique, totalise plus de 4 milliards de prises en charge. Elle a ainsi permis à  plus de  500 ivoiriens d’être diplômés  par Stanford, Harvard, HEC Paris, Mines, Polytechnique, etc.

Un autre  bonus à son parcours : on se souvient de lui comme d’un très bon Directeur Général  de la SIR et d’être  l’homme de la modernisation  des processus industriels de cette  entreprise la plus grande de Cote d’ivoire.

Le parcours est franchement remarquable !!

 

Oui, il est sensé de spéculer  sérieusement pour un  ticket gagnant du  PDCI, à composer avec AKOSSI et  Thiam  ou Billon ou  X .

Ce serait et dans tous les cas, sage d’attendre la Convention statutaire en y pensant stratégiquement AUJOURD’HUI !

       ——–                  

Jean-Jacques ATTOUNGBRE, Écrivain & Journaliste

 

 

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