Ordre mondiale politique : Tous à droite ? Quand les certitudes battent de l’aile

Le conservatisme aussi et partout, « il y a de la rumba dans l’air ». dirait le parolier et interprète Alain Souchon. ça bouge et les certitudes battent de l’aile.

Emmanuel Macron, Président français, après la percée de l’extrême droite aux dernières élections européennes, tente le coup de poker.

Il dissout l’assemblée nationale et convoque à de nouvelles élections législatives.

Au premier tour, le Rassemblement National, porte étendard de l’extrême droite réalise un score tout à fait étonnant et significatif . Il rafle 33, 1 % des voix alors que la majorité présidentielle peine autour de 20 % en troisième position.

Le champion du RN, Jordan Bardella affiche déjà la posture du Premier ministre de cohabitation. Et la France l’a déjà vécu ce tandem avec plus ou moins de succès, surtout beaucoup de tensions et d’incompréhensions.

Plus que ce ménage des contraires, ce qui se profile à l’horizon c’est le repli de la France sur elle-même. Caractéristique propre des tendances d’extrême droite et conservatrices. Le deuxième fixé le 07 juillet promet.

Au Royaume Uni aussi, le Premier ministre Rishi Sunak, remise les billes et convoque à refaire la partie sans être sûr de la remporter. C’est le jeu démocratique nous dit-on. Le Brexit se serait consolidé s’il remportait ces élections même d’une courte tête. Mais  la gauche travailliste avec Keir Stramer revient au pouvoir après des longues années d’absence.  Elle inflige aux conservateurs une défaite historique.

Aux Etats Unis, l’on vit un épisode inédit. Donald Trump est l’acteur politique le plus improbable que les Etats Unis et peut être même le monde, ait connu. Populiste, et trivial à souhait, il déjoue tous les pronostics et se pose en favori pour la prochaine présidentielle. Il réussit à tirer avantage de ses ennuis judiciaires. Son MAGA (Make America Great Again) ça marche du tonnerre et réveille toutes les couches des profondes contrés qui veulent se réapproprier leur pays. Recentrer l’Amérique de leurs pères sur elle-même et se retirer des conflits et engagements qui ne les regarde pas. Tel est l’agenda de Trump l’enfant du pays,  et ses sympathisants.

En face, Biden le Président, démocrate sortant, ne rassure pas sur sa capacité physique à mener campagne, remporter et tenir le poste. C’est le minimum, exulte Trump et de promettre aux Américains de leur redonner leur pays. La recette qui semble marcher. Mais attendons novembre.

En Iran, après le décès accidentel du Président Ebrahim Raissi, les électeurs sont appelés aux urnes pour faire un choix. Choisir entre le réformateur Massoud Pezeshkian et l’ultra conservateur Saïd Jalili. Si le premier est en tête dans les sondages, le pays n’est pas à l’abri d’une surprise des conservateurs.

En mars dernier, ils avaient contre toute attente raflé la mise aux législatives. Et alors que les tensions avec Israël semblent monter en escalade, les conservateurs gardent de sérieuses chances de revenir aux affaires.

On le voit donc le repli sur soi gagne progressivement les puissances du monde.

C’est dans ce contexte que la CEDEAO annonce ce jour la création d’une force militaire multinationale contre le fléau. Ce, après une tentative infructueuse de sous-traiter la lutte contre le terrorisme. Ce réveil tardif, donnerait il raison au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Pays qui très tôt se sont défaits d’une tutelle militaire étrangère pour sceller une alliance interne leur permettant de pacifier leur espace vital. Ce repli observé leur est dicté par les données de terrain. Ont-ils eu raison trop tôt se s’occuper de leurs oignons !

Dans tous les cas, à cette allure, le monde change et le mouanan mbuka risque d’avoir «  le smoking de travers »

photo: dr