Entretien avec Auguste Dago, Secrétaire Général adjoint du PPA-CI chargé du département de Divo, député de la circonscription électorale Hiré-Zégo

8 mois

« Ils ne sont plus aptes pour la lutte »

Deux mois après les dernières élections municipales et régionales couplées, le Parti des Peuples Africains-Côte d´ivoire (PPA-CI) tente de se remettre de sa déroute. Par une subtile cure de jouvence qui fait parler, son chef historique essaie de lui inventer une nouvelle vie après l´échec. Parmi les promus, Auguste Dago, député de la circonscription électorale Hiré-Zego, désormais en charge de l´implantation du parti dans le département de Divo, analyse la situation.

Au sortir des élections municipales du 02 septembre dernier, le Parti des peuples de Africains-Cote d´Ivoire (PPA-CI) n´a obtenu que six communes. Ses bastions supposés lui ont été ravis par le parti au pouvoir. Quelle analyse faites-vous de cette débâcle ?  

Nous nous inscrivons dans le bilan fait par la direction du parti, parce qu´il part d´un constat national et objectif. C´est à dire cette fraude massive qui a marqué ces élections ; l´inscription massive sur la liste électorale de ressortissants étrangers avec, en contrepartie l´octroi de la nationalité à ces derniers. A Hiré, par exemple, c´est cette technologie qui a fait réélire le maire sortant.

N´est ce pas trop facile de tout imputer à la fraude ? Surtout que vous l´aviez déjà dénoncée avant de vous engager.

Il est vrai que nous l´avons dénoncée peu avant les élections, mais ce n´était encore qu´une présomption. Aujourd´hui, nous avons des preuves. Et c´était aussi cela l´objectif de notre participation à ces élections. Le parti au pouvoir a confirmé ce que nous soupçonnions.

Par ailleurs, le Parti des peuples Africains-Cote d´Ivoire (PPA-CI) est un nouveau parti. Nous n´avons que deux ans d´existence. Nous sommes encore en train de le structurer. En d´autres termes, nous sommes allés à ces élections au pied levé, pratiquement. Et je pense, au contraire qu´il faut nous féliciter pour ces résultats. Nous en avons tiré toutes les conséquences et nous vous donnons rendez-vous en 2025. Nous nous réorganisons d´ailleurs à cet effet.

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Pas d´amertume ?

On aurait eu des amertumes si on avait été battu au cours d´élections organisées dans des conditions transparentes. Pour clouer le bec à un adversaire qu´on dit minoritaire, il faut gagner à la loyale. Quand on se dit majoritaire, on gagne à la loyale. Il n´y a pas à être amer après une défaite face à des tricheurs.

Vous ne pensez pas que cette fragmentation de la gauche ivoirienne après le retour de votre mentor ait été pour beaucoup dans cette défaite ?

Il n´y a pas un parti au monde qui organise une scission dans ses rangs. Tout parti a pour but de ratisser large. Mais il y a des moments où il vaut mieux être seul que d´être mal accompagné. Dans la marche d´un parti politique, il faut avoir le courage de se séparer des boulets. Ce ne sont pas tous les politiques qui ont suffisamment de courage pour mener le combat de la démocratie, du panafricanisme, surtout dans le contexte actuel. C´est donc normal que ceux qui n´ont pas les aptitudes utilisent d´autres voies.

Qu´est ce que la population ivoirienne est elle en droit d´espérer du PPA-CI, dans un tel contexte ?

C´est l´accession du PPA-CI, avec à sa tête le Président Gbagbo, au pouvoir. Et cela passe par la création de conditions pour des élections transparentes, parce que nous constatons que les acquis de la lutte du président Gbagbo sont en train d´être vendangés. Nous courons tout droit vers le parti unique.

Comment comptez-vous remobiliser les ivoiriens quand on a l´impression que votre discours est de moins en moins engagé ?

Le leader charismatique du PPA-CI est revenu au pays, il y a seulement deux ans. Il lui fallait du temps pour se remettre dans la réalité politique ivoirienne. Il a pris ses marques. Les jours qui suivent, le discours sera dans le sens de la reprise du combat. Et nous espérons que le peuple sera au rendez-vous.

Vous venez d´être promu au sein de votre parti comme secrétaire adjoint chargé du département de Divo. Des motifs de satisfaction ?

Bien sûr ! Je remercie d´ailleurs le président Gbagbo et l´ensemble de la direction du parti. Je viens d´être mis en mission dans mon département d´origine et je pense que c´est bien vu, parce que je suis un homme de terrain. Je compte battre le rappel des cadres du département pour réussir l´implantation du parti. Jamais le département de Divo n´a été RHDP, jamais, il ne donnera dos au Président Gbagbo.

Par Erick Fofana

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