Edito. Cote d’Ivoire : l’idéal hospitalier

5 mois

La victoire récente des Eléphants et les manifestations de joie entre peuples voisins ou lointains, amis ou adversaires, de peau blanche ou noire a fait vraiment comprendre l’idéal ivoirien.

Il est un modèle qui se veut universel mais en même temps incarné ici et là de façon plutôt unique singulière et même rare.

Aucun africain, de l’accent, au rythme musical, en passant par son humour, son autodérision armée de résilience n’est comparable à l’Ivoirien.

L’idéal ivoirien, l’idéal hospitalier est une évidence et s’incarne mieux en Côte d’Ivoire.

On peut être hospitalier en Côte d’Ivoire sans avoir l’impression de devoir dissoudre ses origines dans le moule ivoirien.

Le moule hospitalier n’est pas coercitif, l’ivoirien ne demande pas aux gens d’être autres que ce qu’ils sont.

Le Marocain avant Mohamed VI, depuis Hassan II a toujours pris ses aises et quartiers en Côte d’Ivoire où se sont rencontrés des amis comme Yasmine Ouegnin et Mohamed VI ou d’autres plus anonymes.

L’idéal ivoirien sans vous le dire, insinue aux autres de ne pas imposer à d’autres qu’eux-mêmes ce qu’ils sont.

C’est pourquoi de façon alimentaire, le Chawarma, le Hamburger, le Garba, les nems, le Tchep, le N’dolê, les moules frites, les Pizzas… cohabitent sans ne gêner personne

Ou encore que la Mercedes, la Peugeot, la Toyota, la Suzuki… se partagent le marché sans déranger personne.

Le moule hospitalier c’est ce qui nous permet de ne pas être en situation de guerre permanente.

Même quand on demande dans la vicieuse et cynique arène politique à savoir si le père de Thiam est sénégalais ou celui de Ouattara Burkinabè, ou de Kandia Camara guinéen ce n’est pas le propre des dérives hospitalières, de la mauvaise hospitalité mais plutôt le propre du tribalisme ou du racisme qui s’enracinent tous deux dans l’ignorance.

On n’a pas attendu l’hospitalité pour être raciste ou tribaliste et si demain un jour l’hospitalité doit pour une raison ou une autre disparaître les gens ne cesseront pas d’être tribalistes pour autant.

En revanche ce qui me parait coupable c’est de faire à l’hospitalité le procès d’être tribaliste. Heureusement, les voisins mauvais perdants au cours de cette Can qui ont tenté cet exercice n’ont pas eu de succès.

Et la Can s’est très bien déroulée, elle a été, de ce point de vue, un réel triomphe avec des Ivoiriens ouverts mais fermes, joueurs mais combatifs, légers mais bourrés de vertus comme la gratitude.

Pour toutes ces raisons, plus jamais personne ne sous estimera l’hospitalité qui a su trouver sa place dans le foot, cette guerre ludique.

ALEX KIPRE

POUVOIRS MAGAZINE

 

 

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