Tidjane Thiam apparaît de plus en plus comme le chef de l’opposition ivoirienne.
Surtout après le flop observé dans la réconciliation politique souhaitée, entre Affi N’guessan et Gbagbo.
Le Front populaire ivoirien (FPI) qu’on avait alors considéré comme le parti-chef de l’opposition ivoirienne, perd cette position. Surtout après le retour de Laurent Gbagbo. La création du PPA-CI a coupé l’herbe sous les pieds d’Affi N’Guessan. Ne lui laissant que « l’enveloppe », avait définitivement scellé le sort de l’opposition politique ivoirienne. Ce, jusqu’à l’avènement de Tidjane Thiam comme président du PDCI RDA, suite au décès de Konan Bédié.
Après quelques sorties dans lesquelles il s’est attaqué plus ou moins au bilan économique de Ouattara, une certaine opinion n’y croyait pas. Et continuait de ne pas le voir assumer pleinement son rôle. Celui de chef à la tête du parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne.
L’on note cependant que sa dernière tournée en cours qui a débuté à Soubré, nous a donné de voir un homme serein. Qui s’est défait des pondération, modération et bienveillance qu’on lui connaît pour montrer à l’opinion nationale ce que sera désormais le ton de son discours. Il a remis le couvert à Dabou, deuxième étape de son périple.
SOUBRE DABOU
Thiam a réussi à embarrasser le gouvernement, en abordant de manière incisive les questions de la gestion de la filière cacao. Il considère cette gestion comme étant opaque. Le classement au rang de 166ème/193 de l’indice de développement humain (IDH), de la croissance économique à 6%, 7%, qui ne profitent pas à la population. Et de l’espérance de vie en Côte d’Ivoire qui a chuté d’un an, passant de 40 ans à 39 ans, etc.
Quand on sait que le mardi 18 juin dernier, le président Ouattara avait dressé un bilan élogieux de sa gouvernance. Avec une situation économique en bonne santé, les dernières sorties de Thiam pourraient déconstruire la communication de la présidence ivoirienne. L’ancien patron du Crédit Suisse est désormais -et il faut compter avec lui- le nouvel homme fort de l’opposition ivoirienne.
Olivier GBADIE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
