Parité ou égalité oblige, on ne dira pas son âge. Il nait un 7 avril des années 196…On lui fait porter les prénoms d’Adolphe Souleymane. De Raymond aussi.
C’est de Raymond que l’habitude alentour vient de l’appeler Momo. Le tout petit est quarteron, porte un teint caramélisé, a des traits fins. Il plait. Son éducation l’amène a chausser de bonnes habitudes, des civilités, des convenances.
Des galanteries. De la mise vestimentaire sobre rassurante et séductrice à coup de signatures. Il grandit à la Cité des arts, y aime l’art. A Marcory, y apprend à être dégourdi, « Yêrê ». Aux Etats-Unis, le jeune aiguise son parler anglophone.
Divo lui donne de se ressourcer. Dakar lui donne aussi de se sourcer. Ses parents sont originaires de ces deux dernières contrées. C’est de son père qu’il tient sa propension à écouter la musique, la bonne musique. Son oreille s’aiguise.
Il aime le reggae, la rumba, le funk, le jazz…Il aime du tout à une seule condition, que ce soit bien exécuté, orchestré, arrangé. Il est d’un bon commerce alors ses rapports avec ses amis est agréable.
Il a du succès auprès de l’autre gente en face. Après son Baccalauréat au Sénégal, il rentre en Côte d’Ivoire où il suit des études supérieures en économie à l’Université d’Abidjan. La nuit lui fait de grands signes. Il veut la dompter.
Ouvre aux Deux plateaux vallons, un espace précédemment appelé Bentley qu’il baptise Royce, pour garder la clientèle férue d’automobiles de prestige, après avoir fait ses armes aux côtés de Jean Claude K. Ses clients sont de qualité.
Il sait les entretenir avec non pas avec des serveuses mais des hôtesses, pas avec des portiers mais des huissiers de sécurité, pas de Dj mais des agenceurs de plages musicales. A 25 ans et en moins de 3 mois il fait parler de lui et toute la ville -comme dans la chanson- en parle. C’est surtout de son professionnalisme, de son hospitalité, de son envie de retenir ses clients qu’il respecte et à qui il fait croire, savoir, découvrir le meilleur l’instant d’une soirée que l’on parle.
Généreux, il éternise et voue un culte aux bons et beaux instants, les sacre et consacre souvent au détriment de sa bourse. Sa réputation est relayée dans la presse. Egalement par les artistes Koffi Olomidé, David Tayarault, Ismo, Soum Bill… qui le chantent sur leurs tubes.
Son carnet d’adresses est épais, construit de toutes les couches sociales, du chauffeur de taxis, du coiffeur aux ministres. Momo N’Diaye se fait Label qui court les lèvres nocturnes. Mais l’homme a un tempérament trempé, est très proche de ses idées et de ses convictions.
Ce qui le rend difficilement malléable et souventes fois, en « mésaccord » assumé avec ses alliés ou associés de travail. Pour des incompatibilités récurrentes entre eux et lui, l’homme connaitra une trentaine de boîtes de nuit, de restaurants: Royce, Kartier Latin, l’assiette du Roi, Nandjelet, Trucmush, Ecologe, George V, Dippoka…
Il sera l’un des touts premiers à loger Gims le maitre de Session d’assaut. Momo N’Diaye est fasciné par l’organisation des spectacles, il en réalise un à Bouaké pour Ismael Isaac, un autre pour Soum Bill à Cocody et bien d’autres. Du vécu.
De récents déséquilibres physiologiques l’ont amené à lever le pied, non sans avoir beaucoup fait. Et si le 7 avril était une note de musique « RE » marquant sa (RE) naissance du « 7 fois prêtre » ?
POUVOIRS MAGAZINE