Retour de Trump: l’Europe fragmentée et virée de l’esprit des Américains

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En réalité, les États-Unis ne partagent pas du tout les valeurs et les intérêts européens.

Aujourd’hui, la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord forment un axe contre l’Occident. Si Donald Trump cesse l’aide militaire à l’Ukraine, l’Europe sera incapable de compenser cette perte. La défense territoriale dépend de Donald Trump.

L’Europe pourrait investir massivement dans sa défense face au retour de Donald Trump. Si les Européens ne prennent pas leur sécurité en main, d’autres décideront à leur place.

L’Europe doit se construire une sécurité et une puissance indépendantes. Mais le sursaut semble incertain, car l’Europe s’est divisée et ses pays moteurs sont en crise. La France a vu son influence diminuer, et la coalition allemande bloquée.

L’Allemagne, tentée par le pacifisme, a annoncé une baisse de l’aide militaire à l’Ukraine avant la réélection de Trump.

Viktor Orban a choisi son camp, celui de Poutine et Trump. La réaction molle face aux fraudes électorales en Géorgie a mis à l’épreuve l’Unité de l’Union européenne. Certains pays européens pourraient négocier séparément avec Trump, ce qui fragiliserait l’unité européenne.

Chacun se cherche. Paris est la capitale de l’autonomie stratégique, Varsovie celle de l’alignement, et Berlin de la patience.

L’Europe pourrait se fragmenter. La guerre en Ukraine, le Moyen-Orient et le retour de Trump exigent une unité inédite de l’Europe. Mais le plus difficile, c’est d’avoir la volonté. Le moment de vérité pour l’Europe sera l’Ukraine.

L’UE continuera-t-elle à soutenir l’Ukraine si les États-Unis se retirent ?

. Dès 2016, la victoire de Trump avait révélé l’impréparation européenne face à un président hostile.

L’éloignement des États-Unis vis-à-vis de l’Europe n’a pas commencé avec Trump, mais avec Barack Obama. Ses successeurs, y compris Joe Biden ont poursuivi cette idée. L’Europe est de moins en moins prise en compte dans les décisions américaines. L’Europe et la France ne sont vues que comme des instruments dans la politique vis-à-vis de la Chine. L’Europe est progressivement évacuée du logiciel politique américain.

JULIEN BOUABRE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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