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Les obsèques du Président Bédié inhumé le 1er juin à Pépressou se sont déroulées avec un succès inégalé.

De l’opinion des avisés, hormis l’aspect international, c’était du même acabit que les adieux au Président Félix Houphouët-Boigny. En 1994. Depuis cette date, on n’avait pas vu mobilisation classieuse de cette importance.

Après deux semaines de funérailles grandioses marquées par 10 jours de deuil national. Marquées par la participation de toute la nation ivoirienne, on croyait avoir tout vu. Surtout avec les Hommages de l’assemblée nationale et ceux de la République Il n’en a rien été.

Dans son antre, il a été servi une magistrale démonstration la culture ivoirienne, entonnée dans la pure tradition Akan. Et chaque peuple d’Ivoire a pris sa part de deuil, dans sa spécificité.

Toutes les régions avec leurs aristocraties dans une ronde identique.

Avec en premier le passage des chefs coutumiers aux apparats de sa région. Avec aussi sa façon propre à lui de donner les nouvelles. Ensuite le passage de ses cadres et dignitaires. Enfin la population confinée dans un silence total qu’elle s’impose elle-même. Pas besoin de consigne.

Des passages empreints de beaucoup de sobriété. La Côte d’Ivoire a accompagné le Président Henri Konan Bédié. Non pas comme un, mais le très grand homme d’Etat qu’il reste. Dans le respect, la dignité et la reconnaissance à défaut de dire la gratitude.

Ces obsèques permettent de réaliser que le Pdci-Rda est une formation politique bien organisée. Tout s’y fait dans l’ordre, dans la discipline.

Que dire de Tidjane Thiam?

Chaque jour, TT est venu, accompagné non pas d’une foule mais d’un groupe de personnes, ses lieutenants, sa famille. Il a fait le tour pour dire son salut à tous avant de prendre place. Il est resté tous les jours assis à la droite de Mme Henriette Bédié, la veuve. Une place de choix.

Le Pdci a fait le choix de Thiam. Et son choix. Il en est le chef incontesté ovationné à chacune de ses entrées.

Les obsèques ont permis d’assister à un passage de témoin sans la moindre ambiguïté, jusqu’au dernier jour, Thiam était en place de choix, à droite de la veuve.

Mme Bédié elle, a porté son deuil avec dignité, honnêteté, pas l’ombre d’une fausseté, d’une esquisse de sourire. Aucune simulation. Pas un mouvement. On eut dit une statue stoïque, on eut dit le masque de la peine seul au milieu d’une foule

Elle est arrivée chaque jour la douleur en bandoulière. Henri peut être fière d’Henriette, sa dame. De Tidjane, cet autre lui.

JULIEN BOUABRE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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