Daoukro : des versions antinomiques

3 semaines

À Daoukro, fief du défunt Henri Konan Bédié, le scrutin présidentiel du 25 octobre 2025 s’est déroulé dans un climat contrasté.

Tandis que certains candidats dénoncent des violences et des irrégularités, d’autres affirment avoir voté dans le calme et la sérénité.

Le déroulement du vote à Daoukro, ville symbolique de la scène politique ivoirienne, a suscité de vives réactions parmi les candidats à la présidentielle du 25 octobre 2025. Cette cité, longtemps associée à la figure d’Henri Konan Bédié, connaît depuis son décès une atmosphère politique instable, marquée par des rivalités locales et des tensions récurrentes.

L’ancienne Première dame, Simone Ehivet Gbagbo, a dénoncé publiquement le grabuge observé à Daoukro. Evoquant une situation qui aurait empêché de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote. Selon elle, ces incidents compromettent la crédibilité du scrutin et traduisent un malaise persistant. Autrefois considérée comme un bastion de stabilité.

De son côté, Ahoua Don Mello, également candidat, a fustigé des « actes injustifiables » commis dès le soir du scrutin.

Il a affirmé ne pas comprendre les motivations de ceux qu’il accuse d’avoir semé la confusion. Comparant les événements actuels au « chaos » de la présidentielle d’octobre 2020. Pour lui, ces violences ponctuelles rappellent combien la réconciliation nationale reste un chantier inachevé.

En contraste, la candidate du Groupement des partenaires politiques (Gp-Paix), Henriette Adjoua Lagou, a livré un tout autre témoignage. Arrivée tôt dans sa ville natale, elle a accompli son devoir civique à 9h30 à l’école primaire publique Tanoh Tanoh, bureau de vote n°5. Souriant à la sortie de l’isoloir, elle a assuré que le vote s’était déroulé dans le calme et la transparence.

« Je suis venue tôt ce matin et tout se passe bien. L’ambiance est sereine, les électeurs votent tranquillement », a-t-elle déclaré.

Ces perceptions divergentes traduisent la complexité du climat électoral à Daoukro, entre espoir démocratique et tensions latentes. Si certains dénoncent des dysfonctionnements préoccupants, d’autres préfèrent retenir l’image d’un scrutin apaisé.
Quoi qu’il en soit, Daoukro reste un baromètre politique sensible. Chaque élection met à l’épreuve la cohésion locale et la maturité démocratique du pays.

FATEM CAMARA

photo:dr

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