L’ancien ministre et cadre du PPA-CI, Ahoua Don Mello, revient sur les tensions internes au sein du parti fondé par Laurent Gbagbo.
Il appelle à dépasser les querelles de clans pour construire une nouvelle étape de la vie politique ivoirienne : celle de la souveraineté et de la réconciliation nationale.
« Peut-être qu’il a oublié la note interne que je lui ai adressée. Ou bien, on a peut-être évité de la lui soumettre. Ce qui est certain, c’est que je lui ai bien transmis une note interne, qui a d’ailleurs fuité dans la presse.
De plus, une commission interne a été mise en place par lui-même pour mener le débat. Mais à mon avis, ce n’est pas le plus important, car le retour d’information n’a jamais été fait.
Je comprends désormais beaucoup mieux les crises internes qui secouent le PPA-CI, les luttes de clans et de tendances qui minent le parti. Cela me conforte dans ma position : il faut avancer.
Je considère la politique comme une course de relais.
Il a choisi de se retirer, moi je compte prendre le relais pour relever les défis actuels. Ces défis portent des noms : le passage du multipartisme à la démocratie, de l’indépendance à la souveraineté, et de la conférence de Berlin à la conférence d’Addis-Abeba.
C’est son droit de ne pas me soutenir. Moi, je l’ai soutenu pendant quarante ans. J’espère que d’autres me soutiendront à leur tour, peut-être plus longtemps.
Mon projet de société bénéficie d’une adhésion très large au sein de la population. Le véritable problème des Ivoiriens aujourd’hui est la méfiance entre eux, la division héritée du parti-État. Il faut relever ce défi.
Lorsque vous allez à l’intérieur du pays, vous constatez que la méfiance s’est installée jusque dans les familles, à cause des divisions politiques. C’est cela qu’il faut réparer si nous voulons reconstruire une Côte d’Ivoire unie et souveraine. »
FATEM CAMARA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
