Alors que le climat politique ivoirien s’enlise dans la tension à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre, la Confédération Syndicale Espoir (C.S.E.) rompt le silence.
Dans une déclaration de mardi 21 octobre, la centrale tire la sonnette d’alarme sur les atteintes aux libertés et les répercussions sur les travailleurs. Elle interpelle le pouvoir en place, appelant à un retour urgent au dialogue républicain.
Initiative audacieuse en pleine période de crispation politique. Dans une déclaration rendue publique le mardi 21 octobre sur ses plateformes numériques, la Confédération Syndicale Espoir (C.S.E.) a interpellé le pouvoir exécutif ivoirien. Au sujet des dérives liberticides constatées depuis les manifestations de l’opposition. Contre un éventuel quatrième mandat du président Alassane Ouattara.
Selon la C.S.E., la tentative de marche pacifique de l’opposition le 11 octobre dernier n’est pas légale. Accentuant un climat d’instabilité préoccupant. « Suite à l’échec du dialogue politique entre les parties concernées. Et aux difficultés rencontrées dans le cadre du dialogue social, la Centrale Syndicale Espoir constate une montée progressive des tensions politiques. Et une radicalisation des postures qui menacent gravement une cohésion nationale déjà fragile », peut-on lire dans la déclaration.
La centrale syndicale dénonce notamment des interpellations abusives de travailleurs.
« Les travailleurs et travailleuses sont victimes d’arrestations systématiques. Puis conduits dans des commissariats de police ou brigades de gendarmerie, où ils sont retenus pendant plusieurs jours, loin de leurs familles. »
La C.S.E. souligne également les conséquences économiques et sociales de la crise : « Les tensions et la polarisation actuelles compromettent la stabilité des entreprises, la sérénité des agents publics et la sécurité des revenus des travailleurs ». ¨Poursuit le document.
Pour la centrale, ce climat est le résultat direct de la paralysie du dialogue politique. Et de l’absence de concertation sociale réelle. Déjà auteure de plusieurs mises en garde dans le passé, elle élève à nouveau la voix pour appeler à un sursaut. « La Confédération Syndicale Espoir appelle le gouvernement à garantir, dans cette période cruciale, la neutralité de l’administration publique. Ainsi que la protection des travailleurs et travailleuses contre toute forme de pression politique ». Insiste le texte.
Pacôme Attabi, Premier Secrétaire confédéral national de la C.S.E., et ses camarades appellent enfin le régime en place à renouer avec l’esprit républicain. « Le pouvoir RHDP doit œuvrer, par le dialogue, à bâtir un véritable État de droit. Où les libertés fondamentales, les droits individuels et collectifs seront garantis pour tous les citoyens. »
Depuis le 11 octobre, la Côte d’Ivoire traverse une nouvelle zone de turbulence, que marque par le rejet des candidatures de l’ancien président Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Cette situation accroît les tensions alors que les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 25 octobre pour élire leur président.
ERICK FOFANA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
