Alors que les ordinateurs quantiques menacent de briser tous nos systèmes actuels de chiffrement, une seule réponse émerge : la cryptographie quantique.
Inviolable selon les lois de la physique, elle pourrait devenir demain la seule protection fiable pour nos données, nos communications et nos institutions.
« La cryptographie est la forme la plus aboutie de l’action directe non violente. » – Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.
Aujourd’hui, le chiffrement classique suffit généralement pour sécuriser les communications dans la majorité des contextes numériques et institutionnels connus.
Cependant, l’informatique quantique représente une menace majeure pour la sécurité de tous les algorithmes cryptographiques existants, même les plus robustes.
Les ordinateurs quantiques seront capables de casser les clés cryptographiques actuelles en quelques minutes grâce à une puissance de calcul inégalée.
Face à cela, la cryptographie quantique s’impose comme une solution de rupture, fondée sur les lois de la mécanique quantique.
Peter Shor, mathématicien américain, a démontré dès 1994 que les systèmes asymétriques seraient vulnérables à l’algorithmie quantique.
Il existe deux grands types de systèmes cryptographiques actuels : symétriques (clé partagée) et asymétriques (clé publique/clé privée).
Ces systèmes reposent sur la difficulté de factoriser de très grands nombres, une opération complexe pour les ordinateurs classiques actuels.
Or, les ordinateurs quantiques pourront factoriser ces nombres en un temps record, rendant obsolètes ces techniques de protection numérique.
La cryptographie quantique propose une solution totalement différente, fondée non sur des calculs, mais sur la physique fondamentale des particules.
Elle utilise l’intrication quantique pour créer des clés de chiffrement que toute tentative d’interception rend immédiatement inutilisables.
Autrement dit, dès qu’une interception est tentée, les lois quantiques brisent le lien et invalident la clé, alertant immédiatement l’émetteur.
La Chine, pionnière dans le domaine, a utilisé le satellite Micius pour réaliser le premier appel vidéo à chiffrement quantique.
Le Canada développe également un réseau national de satellites quantiques pour sécuriser ses communications sensibles d’ici 2027.
Les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche ou encore la France développent des programmes similaires, souvent en coopération.
D’ici dix à quinze ans, les systèmes bancaires, les données médicales et les mots de passe actuels ne seront plus fiables.
Les réseaux à chiffrement quantique ne seront donc pas un luxe, mais une nécessité absolue pour les États comme pour les entreprises.
Voici quelques chiffres récents concernant les projets satellites de cryptographie quantique dans les principales puissances technologiques.
La Chine en compte 25, les États-Unis 18, le Canada 12, l’Autriche 9, l’Allemagne 6 et le Japon 4.
Il est donc urgent d’investir dans la recherche, les infrastructures et la normalisation internationale de la sécurité quantique.
Car le jour où les ordinateurs quantiques deviendront pleinement opérationnels, la cybersécurité mondiale pourrait s’effondrer en une nuit.
CAMUS BOMISSO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
