En lançant sa campagne électorale à Daloa ce 10 octobre, Alassane Ouattara affirme vouloir construire une grande nation.
Pour ce faire, il a mobilisé plus de 30 000 militants au stade de cette ville stratégique, autrefois un axe majeur du commerce de marchandises et de main-d’œuvre.
Le déploiement, orchestré par le ministre Touré Mamadou, président du Conseil régional du Haut-Sassandra, est impressionnant. Plusieurs cars sont arrivés des villes environnantes. Des véhicules du service public ont déversé leurs cortèges de fonctionnaires et d’élus sympathisants du parti d’Alassane Ouattara.
Mais c’est la veille que l’offensive a véritablement commencé, avec une attaque massive lancée par la Première dame, Dominique Ouattara.
Elle a offert aux femmes de Daloa plus de 500 millions de francs CFA, en nature et en espèces.
Fidèle à sa stratégie de concentration des forces, le candidat ADO déploie tous ses moyens.
En face, les autres candidats feront-ils le poids ? Le candidat, sûr de ses ressources, exerce une force désarmante qui pourrait bien le mener, au soir du 25 octobre, vers un score « moscovite ».
Mais cette grande nation tant souhaitée sera-t-elle uniquement de béton ?
La cohésion entre les différentes ethnies et sphères culturelles devrait en être le socle.
Comment y parvenir, lorsque le probable futur gagnant semble manifester plus d’inclination pour le béton que pour l’humain ?
L’ordre des priorités est-il inversé dans son esprit ?
Tama César
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
