Rendons hommage ce 7 juillet à Léon Maurice Anoma Kanié, immense figure de la littérature et de la diplomatie ivoirienne.
Il est le père de Léandre, un communicant qui a officié avec plusieurs ministres de la communication. Une stèle, l’impasse des poètes est posée à la cité des arts pour lui rendre hommage
Né à Grand-Bassam en 1920, il fut poète, dramaturge, essayiste, conteur, journaliste et romancier aux multiples facettes intellectuelles.
Anoma Kanié publie Les Eaux du Comoé à Paris en 1951, un recueil salué pour sa finesse poétique et symbolique.
Aux côtés de Bernard Dadié, il fait partie des premiers écrivains ivoiriens d’expression française à émerger sur la scène internationale.
Lauréat du prix Jasmin d’Argent en 1965, il a publié Les Égocentriques dans la revue Présence Africaine très influente.
Son roman Les Malheurs d’Amangoua paru en 1978 traite avec subtilité des mœurs, traditions et conflits dans la société ivoirienne.
Ambassadeur à Chypre, puis en Israël, il défend aussi les valeurs culturelles africaines dans les sphères diplomatiques internationales.
Proche de Félix Houphouët-Boigny, il fut attaché de presse et conseiller culturel dès les premières années de l’indépendance.
Amoureux de la langue, admirateur de Baudelaire et Heredia, il traduisait La Fontaine en français populaire ivoirien accessible.
Son théâtre engagé s’illustre avec La Grande Samoko, monté à Abidjan avec les élèves de l’École d’art dramatique.
Sa pensée relie tradition orale africaine et culture occidentale, dans une écriture exigeante, toujours centrée sur l’humain et le symbolique.
À travers ses contes comme Quand les bêtes parlaient aux hommes, il rassemble la sagesse des folklores africains avec brio.
Son regard critique sur la modernité, la mémoire et les valeurs africaines demeure précieux dans le contexte littéraire contemporain.
Mort à Abidjan le 7 juillet 2004, il laisse un legs dense, toujours étudié dans les cercles littéraires africains et européens.
Aujourd’hui encore, Anoma Kanié incarne la voix d’une Afrique cultivée, digne, engagée dans le dialogue des cultures et des civilisations.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE