Lucienne N’Da, l’étoile oubliée de l’athlétisme ivoirien, souffle ses 61 bougies ce 6 juillet 2025
Souhaitons un joyeux anniversaire à une légende.
Quand on évoquait le saut en hauteur en Afrique, son nom surgissait immédiatement dans toutes les conversations sportives africaines.
Lucienne Koffi N’da Adjoua, née le 6 juillet 1965 à Adjamé, incarna pendant une décennie la fierté ivoirienne.
De 1982 à 1993, elle a collectionné les médailles en portant haut les couleurs de la Côte d’Ivoire.
Dix années de gloire, dix années de sauts vertigineux, dix années d’efforts récompensés par dix médailles internationales.
Le début c’est à 17 ans, lorsqu’elle participe au championnat d’Afrique d’athlétisme, en Égypte, en 1982.
Élève du Collège moderne de Treichville, elle décroche sa première médaille : un bronze en saut en hauteur.
Ce premier succès va l’emmener plus loin, grâce à une bourse lui ouvrant les portes d’une formation en France.
Entraînée et inspirée, elle affine sa technique et décroche, dès 1984, plusieurs titres majeurs sur le continent africain.
Elle totalise dix médailles : cinq en or continentales et un bronze mondial à Cuba lors d’une coupe d’athlétisme.
En 1992, elle franchit 1 mètre 95, une performance encore aujourd’hui inégalée au plan national, un record inoubliable.
Mais la chute fut brutale, stoppée net par des obstacles administratifs et une polémique antidopage dont elle sortira blanchie.
Elle se reconvertit alors dans la formation des jeunes à la Fédération Ivoirienne d’Athlétisme, avec passion et conviction.
En 2003, elle postule à la tête de la FIA, mais sa candidature est injustement rejetée sans raisons valables.
En 2010, sa nomination à la direction de l’Office National des Sports est suspendue, sans explication claire.
Depuis, Lucienne N’Da, héroïne délaissée, vit un quotidien discret, agent simple à l’ONS malgré son parcours hors norme.
Elle se dit démoralisée, épuisée moralement, oubliée par l’État après trente-neuf années de service exemplaire à la nation.
Malgré ses décorations de chevalier (2015) et officier (2019), elle n’a jamais obtenu reconnaissance ni poste honorifique durable.
Ce 6 juillet, honorons-la comme il se doit : joyeux anniversaire, Lucienne N’Da, championne d’hier, oubliée d’aujourd’hui.
DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE