Vers un dialogue impossible ? Le camp de l’opposition ivoirienne resserre les rangs face aux tensions politiques grandissantes
Alors que les échéances électorales approchent en Côte d’Ivoire, l’opposition renforce ses positions. Et appelle à une réforme démocratique urgente.
Dans ce climat tendu, Laurent Gbagbo s’affirme de nouveau comme un acteur central du débat politique. Refusant silence et compromis.
Outre la réintégration des candidats injustement exclus, le front commun appelle à ouvrir un dialogue politique avec le gouvernement dans les plus brefs délais.
Il insiste également sur la nécessité de réformer en profondeur la Commission électorale indépendante, organe central de l’organisation des scrutins nationaux.
Cette demande rejoint les revendications de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire, créée au mois de février dernier.
La CAP-CI regroupe une vingtaine de partis politiques. Notamment le PDCI. Mais à l’exclusion notable du parti de Gbagbo, le PPA-CI.
Les relations de l’ancien président avec certaines figures de cette coalition. Y compris Simone Ehivet Gbagbo, demeurent distantes et très peu chaleureuses.
Jeudi, Laurent Gbagbo a violemment critiqué le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et visé par les opposants à un quatrième mandat.
Ouattara devrait être officiellement investi ce 21 juin par le parti au pouvoir pour se lancer dans cette nouvelle candidature controversée.
« Si on ne laisse pas aux autres la capacité de se battre pour être au pouvoir, ce n’est plus la démocratie », a affirmé Gbagbo.
Il a réitéré son opposition au pouvoir actuel en lançant un mouvement citoyen transpartisan, baptisé « Trop c’est trop », à portée nationale.
Ce mouvement vise à porter des revendications sociales urgentes et à faire barrage à un nouveau mandat de M. Ouattara.
Gbagbo s’est montré particulièrement intransigeant : « Je ne peux pas rester silencieux devant les dérives qui veulent imposer un parti unique. »
« Je ne peux pas accepter ça. Je n’abandonnerai pas le combat contre le quatrième mandat », a-t-il encore insisté devant ses partisans.
De son côté, le gouvernement affirme que l’exclusion de certains candidats est le fruit de décisions judiciaires indépendantes, sans intervention politique.
Le pouvoir en place continue de nier toute volonté de manipuler les institutions pour affaiblir l’opposition à l’approche des élections.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE