En ce dix-huit juin, nous fêtons un artiste rare, drôle, profond, dont le rire cache aussi les cicatrices silencieuses.
Il a fait un séjour pour un spectacle à Abidjan et la place était à 100 mille francs. Chose qu’il a déploré à cause du pouvoir d’achat des Ivoiriens. Il a aimé l’aloco et l’ensemble des mets auxquels il a gouté.
Jamel Debbouze a su transformer une tragédie de jeunesse en moteur puissant d’expression, de création et de dépassement.
Son accident à quatorze ans fut un drame terrible, laissant son bras figé et un ami à jamais absent.
Mais c’est avec courage qu’il s’est relevé, sculptant sa différence en force sur les scènes, les écrans, dans les cœurs.
Son humour mêle autodérision, lucidité et poésie sociale, dressant le miroir tendre et piquant d’une France multiple et vivante.
De Radio Nova aux plateaux de Canal+, il a tracé une voie originale, généreuse et pleine de vitalité.
Ses rôles cultes, de H à Astérix, d’Indigènes à Marsupilami, révèlent un comédien audacieux et engagé.
À travers chaque personnage, il impose un regard, une énergie, une voix singulière portée par l’expérience et la vérité.
Producteur de talents, il a ouvert des portes à toute une génération, en brisant les plafonds avec détermination.
Jamel, c’est aussi un homme de famille, mari aimant, père complice, enraciné dans l’humain et la transmission.
Mélissa Theuriau, son épouse, le célèbre avec poésie : entre les roses de la vie et leurs épines.
Leur fils Léon, passionné de football comme lui, lui rend hommage avec tendresse et admiration publique, digne et émue.
Malgré l’échec de Mercato, il garde le cap, fidèle à ses rêves et aux valeurs qu’il défend toujours.
Ses cinquante ans sont la célébration d’un artiste complet, d’un survivant lumineux, d’un homme debout contre vents et douleurs.
Jamel Debbouze incarne la résilience joyeuse, le combat digne, l’humour réparateur et la parole des invisibles devenus visibles.
À travers ses blessures, il a appris à faire rire sans fuir, à émouvoir sans trahir, à vivre pleinement.
Aujourd’hui, la France rit encore avec lui, reconnaissante de ce talent unique, engagé, libre et profondément humain.
Longue vie à toi, Jamel, lumière des scènes et cœur immense, toujours fidèle à toi-même et à ton public.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
