Après plusieurs audiences publiques et de longues délibérations, un verdict ferme est tombé à l’encontre de Koné Kamaraté Souleymane.
Mieux connu sous le surnom Soul To Soul, l’homme était très proche d’un ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Ce mardi 10 juin 2025, la justice a prononcé une peine de cinq années de prison à son encontre.
Le Tribunal d’Abidjan-Plateau a également assorti cette décision d’une amende de cinq millions de francs CFA, à payer intégralement.
En plus de l’emprisonnement, Soul To Soul perd ses droits civiques et politiques pour une durée identique à sa peine.
Cette affaire judiciaire est liée à une ancienne résidence à Marcory, anciennement occupée par Guillaume Soro durant son mandat parlementaire.
Selon l’accusation, le site aurait servi de point d’activités suspectes, jugées nuisibles à la stabilité des institutions de l’État.
La défense a tenté de démontrer l’absence d’éléments matériels probants, mais les juges ont rejeté les arguments sans hésitation.
La situation a pris un tournant inattendu avec une décision présidentielle concernant plusieurs détenus issus de contextes hautement sensibles politiquement.
Le chef de l’État ivoirien a, par décret officiel, accordé une grâce présidentielle à cinquante et une personnes condamnées.
Cette mesure concerne aussi bien des civils que des officiers supérieurs impliqués dans des événements post-électoraux ou des affaires de sécurité.
Parmi les bénéficiaires figurent d’anciens militaires influents.
Ainsi que des proches collaborateurs d’opposants notoires du régime en place.
On y retrouve notamment Dogbo Blé Brunot, ex-responsable de la Garde républicaine, détenu depuis plusieurs années pour de lourds faits.
Gnatoa Katet Paulin, Kassé Kouamé Jean-Baptiste, et Koné Kamaraté lui-même ont également été inclus dans cette décision présidentielle exceptionnelle.
Ce geste du président s’inscrit dans une volonté affichée de réconciliation nationale et d’apaisement progressif du climat socio-politique ivoirien.
Il rappelle aussi les engagements du pouvoir en place à tourner la page des conflits internes, sans chercher la revanche.
Pour mémoire, Soul To Soul avait déjà écopé en 2021 d’une condamnation sévère à vingt ans de réclusion criminelle.
Il avait été reconnu coupable de tentative de déstabilisation de l’État, à travers un présumé complot contre les institutions nationales.
Avec cette grâce, sa situation carcérale évolue, mais l’empreinte politique de son parcours reste sujette à de nombreux débats.
JULIEN BOUABRE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE