Générique « La Côte d’Ivoire profonde » Les producteurs Kané Sondé et Benoît Hutin célèbrent le succès légendaire du film publicitaire de la RTI

2 semaines

C’est un générique qui a marqué des générations d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes. « La Côte d’Ivoire profonde », ce film de 4 minutes qui ouvrait et refermait les programmes de la télévision nationale à l’époque, célèbre ses 31 ans cette année.

Réalisé en 1984 par Kané Sondé, alors jeune agent de la RTI débordant d’idées, ce court-métrage documentaire s’est imposé. Dans la mémoire collective par la qualité remarquable de ses images.

On y découvrait des scènes saisissantes. Illustrant la vaillance des planteurs et des agriculteurs ivoiriens en plein labeur, la richesse agricole du pays — café, cacao, palmier à huile, mangue, etc. —. Sans oublier les plans aériens inoubliables filmés en hélicoptère : troupeaux d’éléphants dispersés dans la savane, paysages luxuriants, faune majestueuse et scènes de tourisme balnéaire. Autant de tableaux enchâssés dans une narration visuelle. Que ponctue l’image emblématique du président Houphouët-Boigny, brandissant fièrement la daba de l’agriculteur.

Le succès de ce générique repose également sur son habillage musical : une composition inspirée intitulée « Influence », signée du musicien français Benoît Hutin. Cette œuvre instrumentale, aux sonorités de jazz contemporain, associe piano, contrebasse, batterie, saxophone, guitare électrique et autres instruments, dans une dynamique harmonique qui confère au film toute sa solennité et son souffle lyrique. Le morceau, reconnaissable à sa gimmick répétitive, accompagne visuellement le récit d’une Côte d’Ivoire prospère, laborieuse et unie autour de son agriculture.

Alors considérée comme le pilier de l’économie nationale.

Le 21 juin, on célébrera cette production audiovisuelle, désormais patrimoine de la RTI et fleuron de la mémoire collective. Ce sera à l’occasion de la Fête de la Musique. Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 5 juin au CNAC-Café-Théâtre de Treichville, Kané Sondé a présenté les contours de cette commémoration. Il s’agit, selon Kané aujourd’hui retraité, de rendre hommage au travail bien fait, de valoriser la mémoire audiovisuelle nationale. Et de saluer la coopération culturelle entre la Côte d’Ivoire et la France.

À cette occasion, Benoît Hutin, compositeur du générique utilisé sous droit libre par Kané Sondé, sera l’invité d’honneur d’un spectacle intitulé « La Côte d’Ivoire influente ». Prévu à la salle Niangoran Porquet du Palais de la Culture de Treichville. Le programme comprendra la diffusion du film, une rétrospective sur sa genèse. Ainsi qu’un concert mêlant les rythmes franco-ivoiriens. Notamment le Bollo Super, rythme emblématique de Tabou, région d’origine de Kané Sondé. Réinterprété sur les compositions de Hutin.

Moment fort de la soirée : Benoît Hutin sera intronisé chef traditionnel par la Fondation Kané Sondé, organisatrice de l’événement. Plusieurs présents symboliques lui seront remis, en signe de l’amitié et de la fraternité entre les deux peuples.

Diplômé de piano classique du Conservatoire d’Épinal, Benoît Hutin a débuté sa carrière musicale dans un orchestre de variétés à Toulouse, avant de fonder son propre label dans les années 1980.

Il a, entre autres, composé plusieurs génériques pour la chaîne publique française FR3 à cette époque.

Pour la petite histoire…

L’idée du film « La Côte d’Ivoire profonde », met en lumière la vitalité agricole et humaine du pays. Mamadou Ben Soumahoro, alors directeur général de la RTI la valida. C’est le colonel Abdoulaye Coulibaly, de l’armée de l’air, qui mit à disposition l’hélicoptère ayant permis les spectaculaires prises de vue aériennes. Le tournage à travers le pays profond dura deux semaines.

Aux côtés de Kané Sondé, les autres artisans de cette œuvre sont : Yassélou Kra (chef opérateur), Anoh Mathieu (ingénieur du son). Et Claude Marcel Bosso, le journaliste qui assura la voix off du commentaire.

Lauréat du Grand Prix L’Éléphant d’Or lors du festival de films publicitaires d’Abidjan peu après sa sortie. Ce film valut à Kané Sondé d’être félicité personnellement par le ministre de l’Information de l’époque, Amadou Thiam. Père de l’économiste Tidjane Thiam.

AARON LESLIE

photos:dr

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