Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, s’est rendu à Bouaké pour renforcer les relations intercommunales entre nations africaines.
Il a invité les maires de Ziguinchor et Bouaké à raviver une coopération stratégique décentralisée signée en 2018.
Selon lui, l’accord existant doit évoluer vers une plateforme dynamique d’initiatives concrètes à fort impact communautaire et régional.
Le Premier ministre a proposé une refonte des objectifs pour répondre aux défis culturels, sociaux et économiques contemporains.
Il a rappelé que les collectivités territoriales jouent un rôle fondamental dans l’unification des peuples africains divisés artificiellement.
Pour Sonko, l’intégration des peuples doit précéder celle des États, en rupture avec les logiques diplomatiques centralisées classiques.
Il a défendu une vision panafricaniste pragmatique, axée sur les réalités locales et les besoins quotidiens des populations urbaines.
La coopération sud-sud, selon lui, est une voie souveraine d’émancipation face aux héritages postcoloniaux encore dominants.
Les communes sont perçues comme des leviers d’influence capables de contourner l’inertie des politiques étatiques rigides et lointaines.
Il a proposé que les jumelages municipaux débouchent sur des projets partagés.
Au-delà des symboles protocolaires ou déclarations d’intention.
Sonko encourage des échanges culturels, économiques et techniques qui permettent aux citoyens de se reconnaître dans une identité africaine.
Les visites réciproques, foires économiques, festivals culturels doivent devenir des instruments diplomatiques de terrain au service des communautés.
Remettant en cause les frontières coloniales, il affirme que les territoires doivent bâtir ensemble une diplomatie de proximité et solidarité.
Il a reçu les clés de la ville de Bouaké, saluant le geste comme une promesse d’unité africaine concrète.
Ce geste symbolique incarne l’idée que la fraternité entre peuples commence par des actes posés au plus près des réalités locales.
Pour lui, la connaissance mutuelle entre villes africaines brise les stéréotypes et favorise une perception partagée des intérêts communs.
Il a insisté sur la nécessité d’impliquer les citoyens dans cette nouvelle diplomatie urbaine fondée sur les liens humains directs.
Ousmane Sonko a plaidé pour que l’Afrique construise l’intégration régionale à partir de ses bases populaires et institutionnelles décentralisées.
Ce déplacement politique s’inscrit dans sa vision d’une souveraineté continentale enracinée dans les structures locales, inclusives et participatives.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE