Le système politique ivoirien dysfonctionne profondément, avec une centaine de partis dont seulement quatre fonctionnent réellement de manière normale.
En tant que député, je constate que le parti au pouvoir est hyper dominant, voire écrasant, sans réelle opposition institutionnelle.
Dans d’autres pays, les lois se discutent, les débats sont ouverts, et les opinions s’échangent librement, sans crainte ni calcul.
En Côte d’Ivoire, les pouvoirs ne se remplacent pas vraiment ; ils se perpétuent dans une logique de verrouillage autoritaire.
L’Assemblée nationale ne représente plus la voix du peuple, elle agit au service du pouvoir exécutif et de ses intérêts.
Pendant des années, la politique a consisté à dresser les Ivoiriens les uns contre les autres, dans une division stérile.
Ce qui compte aujourd’hui, c’est la contribution réelle que chacun peut apporter à la construction d’une nation équitable et forte.
Je crois avoir la légitimité nécessaire pour incarner ce futur qui commence avec les échéances électorales de 2025.
La société ivoirienne actuelle tend à valoriser la médiocrité plutôt que l’excellence, et c’est un danger pour notre avenir.
Le Sénat et le conseil économique et social ne servent à rien. Ils sont surabondants
La première richesse d’un pays, c’est sa ressource humaine ; or elle est aujourd’hui sous-évaluée, mal formée, parfois sacrifiée.
Aucune université ivoirienne ne figure parmi les mille meilleures mondiales : c’est un signe clair de notre retard éducatif.
Construire des infrastructures est utile, mais plus essentiel encore est de former des hommes capables de les entretenir durablement.
Je reste optimiste, car je perçois qu’une autre manière de penser et de faire la politique commence à émerger.
Retranscrits par
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
