Assalé Tiémoko alerte sur les tensions préélectorales : un cycle de crise en train de se répéter
Assalé Tiémoko est un journaliste d’investigation reconnu, député-maire de la commune de Tiassalé, et directeur de publication du journal L’Éléphant déchaîné. Il s’est imposé dans le paysage médiatique et politique ivoirien comme une voix critique, libre et sans compromis. Il est connu pour son engagement en faveur de la transparence, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Dans une récente déclaration, il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire, à quelques mois des élections de 2025.
« L’atmosphère préélectorale en Côte d’Ivoire est anxiogène. Tous les éléments qui ont conduit, il y a 15 ans, à une grande déflagration sont en train de se réinstaller. Le même cycle qui, tous les 5 ou 10 ans, plonge le pays dans des crises interminables, semble se remettre en place.
L’environnement politique actuel interroge sur la volonté réelle des acteurs de créer les conditions d’une élection enfin transparente et inclusive. Pour sortir de la spirale des crises que nous connaissons depuis 2000, voire depuis 2002.
Mais aujourd’hui, nous avons plutôt l’impression qu’une nouvelle crise se prépare.
Et nous allons tout droit vers les mêmes difficultés, alors qu’il ne reste que cinq mois avant le scrutin.
Les mêmes acteurs sont toujours là. Ils ont déjà travaillé ensemble dans des alliances de circonstances, souvent contre nature et opportunistes. La crise de confiance est telle que, quelle que soit la personne au pouvoir, on aboutit toujours aux mêmes impasses.
Trois grandes figures ont cristallisé la vie politique en Côte d’Ivoire. Le président Bédié nous a quittés. Il reste le président Ouattara et le président Gbagbo. Tant que ces deux figures resteront dans la course, la dynamique politique restera tendue. Et une logique de vengeance continuera à peser sur le pays.
Les Ivoiriens sont inquiets, les discours se durcissent, l’atmosphère se crispe. Nous avons la preuve que nous n’avons pas tiré les leçons du passé.
Le système actuel repose sur une logique où on soumet la loi est à la volonté de ceux qui dirigent. Et où on l’utilise pour régler des comptes. Monsieur Ouattara en a été victime dans le passé. Mais aujourd’hui, on a l’impression que lui et son entourage n’ont pas oublié, et reproduisent ce même schéma.
Retranscrits par
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
