Tension à l’Assemblée nationale: un groupe d’opposition claque la porte. Bictogo en colère.

2 mois

Mercredi 21 mai, l’Assemblée nationale a voté. Dix projets de loi adoptés. Débats brefs. Présences comptées : 170 députés sur 253.

La session, présidée par Adama Bictogo, semblait technique. Mais en coulisses, la tension politique couvait. Et elle a fini par éclater.

Les textes adoptés couvrent des domaines variés : fiscalité, droit international, numérique, infrastructures et coopération régionale.

Un point marquant : la ratification du protocole sur les droits des personnes handicapées. Un engagement attendu, enfin concrétisé.

Autres accords entérinés : un traité avec le Qatar contre la fraude fiscale, et un accord pour la Banque Shelter-Afrique.

Le corridor Praia-Dakar-Abidjan a aussi reçu le feu vert. Un projet structurant pour la connectivité régionale.

Côté fiscalité, plusieurs ordonnances ont été ratifiées. Notamment celles sur la requalification de recettes et les échanges numériques administration-usagers.

Le projet de démantèlement tarifaire dans le cadre de l’Accord UE–Côte d’Ivoire est également entré dans sa troisième phase.

Mais au-delà des textes, c’est l’ambiance politique qui a capté l’attention.

Le Pdci-Rda a quitté l’hémicycle.

Motif : absence de réponse à leurs demandes de dialogue politique avant l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Jean Likane Yagui, député Pdci, a lu une déclaration. Message clair : « Notre retrait est un signal, pas un abandon. »

En l’absence de Simon Doh, le groupe proteste contre un mutisme qu’il juge dangereux pour la paix électorale.

Pendant ce temps, Adama Bictogo a montré sa colère. Des critiques sur les réseaux sociaux ont visé un contrat avec Corsair.

Le président de l’Assemblée a dénoncé une tentative de nuire à l’image des institutions. Il a exigé le respect du cadre républicain.

Ce retrait du Pdci-Rda intervient à un moment charnière. À quelques mois de la présidentielle, les lignes de fracture s’accentuent. Si les lois continuent d’être votées, le dialogue politique, lui, semble au point mort. Et c’est peut-être là que le vrai danger se cache : dans ce silence qui s’installe là où le débat devrait vivre.

Dans l’hémicycle, les clivages sont de plus en plus visibles. Les lois passent. Mais la fracture politique, elle, s’installe.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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