Adressage: Adiko Niamkey Hyacinthe, entre mémoire nationale et odeur de “pain-chien”

1 mois

POUVOIRS MAGAZINE donnera des info en rapport avec le nouvel adressage de la Côte d’Ivoire.

Dans sa politique de valorisation des figures locales, la Côte d’Ivoire ivoirise désormais les noms de rues, avenues et boulevards urbains.
C’est dans ce contexte qu’une rue de Zone 4, anciennement anonyme, a été baptisée rue Adiko Niamkey, en son honneur.
Mais ce n’est pas une rue comme les autres : elle est devenue aujourd’hui le nouveau repaire des célèbres vendeurs de « pain-chien ».
Ces commerçants, délogés des abords très fréquentés de Marcory, ont décidé de s’y réinstaller et d’y relancer leur activité.
Le « pain-chien », ce sandwich populaire ivoirien, est devenu une institution culinaire, simple et savoureuse, prisée par toutes les classes sociales.


Ainsi, la rue portant le nom d’un grand éducateur s’est muée en un lieu vivant, animé par une tradition bien ivoirienne.
C’est une forme de reconnaissance spontanée, populaire et presque poétique, pour celui qui a consacré sa vie à l’éducation.
Adiko Niamkey fut diplômé de l’École normale William Ponty de Dakar, inspecteur principal de l’enseignement primaire en Côte d’Ivoire.

Il s’est distingué comme membre fondateur du Syndicat national de l’enseignement primaire public, grand défenseur des droits des enseignants.


Député à l’Assemblée nationale, il fut aussi président de la Confédération mondiale des organisations de la profession enseignante.
Son engagement s’est poursuivi au plan national comme secrétaire général de l’UGTCI, la principale centrale syndicale du pays.
En plus de la rue, son nom est également gravé dans la ville sur un immeuble administratif au Plateau, symbole de respect.
À Yopougon, un établissement scolaire lui rend hommage : Groupe Scolaire Adiko Niamkey Hyacinthe SUARL, créé en janvier 2013.
Installé au quartier Maroc, ce groupe scolaire vise à promouvoir l’éducation par des structures modernes et des valeurs de rigueur.
Son objet couvre aussi bien l’enseignement, les fournitures, l’hébergement, les transports scolaires que les services liés au numérique.

À travers ces multiples hommages, l’État et la société civile reconnaissent l’apport déterminant d’un homme au service du savoir.
Aujourd’hui, son nom circule dans les conversations, porté par des écoliers… ou des clients en quête d’un pain-chien bien garni.
Le croisement entre mémoire et quotidien, entre éducation et culture populaire, donne une nouvelle vie à la figure d’Adiko Niamkey.
Ce mélange de solennité et de convivialité illustre à merveille l’identité ivoirienne : sérieuse, enracinée et résolument tournée vers l’humain.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

L’alphabet de la haine: quand l’école apprend à écrire des menaces de mort

La lettre sur laquelle s’appuie l’édito de cette semaine n’est pas le

Blanchiment: ce pays pointé du doigt

La Côte d’Ivoire vient d’être officiellement inscrite sur la liste européenne des