« En quoi les différences entre les unités opérationnelles et les groupes doivent-elles être conciliées ?
Les grands groupes internationaux ont souvent du mal à concilier leurs objectifs globaux avec les réalités locales très spécifiques.
La résilience doit être pensée à la fois au niveau groupe et au niveau des unités opérationnelles distinctes.
Chaque niveau fait face à des contraintes réglementaires, des risques spécifiques et des capacités opérationnelles différentes selon le contexte local.
Tandis qu’un groupe recherche l’uniformité, une unité locale peut nécessiter une approche plus agile et adaptée aux risques.
Ces approches peuvent coexister si un bon modèle de gouvernance de la résilience est formalisé et respecté.
Ce modèle doit clairement définir les rôles, les responsabilités, les circuits d’escalade et les obligations de reporting de chacun.
Il est également essentiel de mettre en place une double narration stratégique et opérationnelle pour garantir la cohérence.
Une narration globale pour les instances dirigeantes et une autre plus opérationnelle pour les unités de terrain concernées.
La guerre en Ukraine a démontré l’impact de la géopolitique sur la résilience des grandes entreprises multinationales.
Les sanctions, les ruptures logistiques ou les mouvements de personnel local ont affecté les structures globales et locales.
Cette complexité impose une coordination fluide et rapide entre les fonctions centrales et les filiales décentralisées.
La résilience repose alors sur la qualité des boucles de rétroaction, la gouvernance claire et la confiance partagée.
Sans cette confiance, la remontée des alertes est compromise et les processus de résilience deviennent inefficaces ou tardifs.
CAMUS BOMISSO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
