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LA VIOLENCE GENRÉE ; CRITIQUE PROCÉDANT D’UNE LECTURE DE NIETZSCHE ET DES DROITS DE L’HOMME

 Yao Stéphane N’DRI

Docteur en philosophie morale et politique

Email : stephane.ndri2017@gmail.com

 

RÉSUMÉ

Tous les hommes naissent ils égaux en dignité et en droit ? Agissent ils toujours les uns envers les autres dans un esprit de solidarité et de fraternité ? Les droits de l’homme embarquent-ils dans leurs implications et applications le genre? Ces questions qui pourraient choquer, fondent leur légitimité dans une vision machiste et désacralisante de la femme. On a l’impression que le fouet nietzschéen qui se pose en exigence pour « dresser » la femme a un ascendant sur les droits de l’homme qui disent la protéger, pour être tout naturellement « Homme ». Pis, cette violence genrée veut se justifier aussi bien biologiquement, culturellement que religieusement.

 

Mots clés : Genre – Violence – Droit de l’homme – Droits de la femme – Culture – Religion

INTRODUCTION

Pourquoi le 25 novembre de chaque année, le monde entier se souvient il de la nécessité de lutter contre les violences faites à l’encontre de la femme ? Le 8 mars n’est pas en reste ; il est consacré journée mondiale des droits de la femme. Ces deux dates ne viennent elles pas exposer une différence, justifiée ou non, entre l’homme et la femme ? D’ailleurs, la société les loge-t-elle réellement à la même enseigne, quand il s’agit de leur reconnaître des droits ?

Quoiqu’il en soit, ces deux dates, non exhaustives, mettent en évidence des réalités qui dérangent dans un cadre qui se veut légal : la femme est chosifiée, reléguée en arrière-plan, spoliée d’une partie de son être, pis, son humanité. Dans la société en générale et dans ses différents systèmes, la femme n’est pas l’homme, elle est différente de lui, elle est son subalterne.

Socialement réduite au silence malgré quelque volontés d’affirmation à travers des mouvements féministes, stéréotypées, et privées de leurs droits fondamentaux, les femmes sont soumises à de nombreux types de violence, se déclinant en plusieurs dénominations en fonction de leurs caractéristiques.

Dans un monde où les droits de l’homme sont souvent proclamés comme des valeurs fondamentales, la violence basée sur le genre demeure une réalité tragique et persistante. Chaque jour, des millions de femmes et de personnes marginalisées subissent des violences physiques, psychologiques et structurelles, remettant en question l’idée même d’égalité et de dignité humaine.

Tout l’opposé de la philosophie nietzschéenne qui fonde leur nécessité.

Si nous ne sommes qu’à un stade embryonnaire de notre article qui souligne déjà des disparités au niveau du genre, rentrer dans ses strates mettra en lumière un mal profond : une violence permanente à la fois cause et conséquence des meurtrissures de la femme. Cette violence genrée veut se justifier biologiquement, culturellement et religieusement. « Justifier » veut se justifier quand des philosophies comme celle de Nietzsche, veulent conduire au bûcher tous les efforts des droits de l’homme, qui veulent installer sur le même piédestal l’homme et la femme.

Cet article se fera essentiellement en deux parties. La première exige de nous de mettre en exergue, les systèmes fondamentaux d’une violence genrée. Par quel processus naturel l’homme, de par sa constitution biologique arrive à dominer la femme ? Pourquoi dans la quasi-totalité des religions, l’ordre divin fait-il de l’homme le maître de la femme ? Une explication rationnelle peut-elle en être dégagée ? D’un autre côté, le système culturel fait d’une nécessité, parfois même vitale, la domination de l’homme sur la femme. Comment comprendre un tel phénomène ? La deuxième partie de notre étude dresse une typologie non-exhaustive de la violence genrée. Du mariage forcé à l’esclavage sexuel, en passant par les mutilations génitales, quelles analyses philosophico-légales pouvons-nous faire ?

Cette problématique sur la question du genre soulève donc des questions profondes sur la nature et les implications des valeurs axiologiques ainsi que l’humanisme qu’elles sont censés incarnées. Elle oppose clairement Friedrich Nietzsche aux droits de l’homme, qui sont les prismes sous lesquels seront analysés la violence genrée. Cet article se propose d’explorer les intersections entre la violence basée sur le genre, les droits de l’homme et la pensée nietzschéenne.

 

  • LES SYSTÈMES FONDAMENTAUX D’UNE VIOLENCE GENRÉE

 

Dans un tableau synoptique fait par la MIPROF[1] qui dresse le nombre annuel de victimes de viols ou de tentatives de viols âgées de 18 à 25 ans en France, nous pouvons lire que sur 98 000 victimes, on dénombre 84 000 femmes pour 14 000 hommes[2]. Nous rappelons que nous sommes en France, le pays dont l’emblème est « Liberté – Égalité – Fraternité ». L’ironie, c’est que nous sommes dans l’un des pays qui se veulent les défenseurs par excellence des droits de l’homme. Qu’en sera-t-il de ceux qui se trouvent à des années lumières des principes humanistes qui les fondent ? Si nous prenons la peine de faire ces précisions, c’est pour souligner que la violence basée sur le genre est une réalité qui fait de la femme la plus grande victime. On aurait pu parler pour la circonstance de « délit de genre ». On subit la violence parce qu’on est d’abord une femme. On a l’impression que dans bien de cas, la condition de femme ne saurait facilement se soustraire de la violence.

Les réponses à ces disparités dans le genre et à cause du genre bicatégorisé, seront regroupées autour de trois systèmes fondamentaux que nous nommerons pour la circonstance, le système biologique, le système religieux et le système culturel.

 

  • Le système biologique

 

Rappelons que le concept de genre connait une évolution au fil du temps. Si dès ses origines il se focalise sur les différences non biologiques entre les femmes et les hommes, se référant davantage aux différences sociales entre ces derniers, à partir des années 70, il prendra sa forme actuelle pour distinguer aussi le sexe qui est une notion biologique.

Dans ce que nous avons convenu d’appeler le système biologique, l’homme, du fait de sa corpulence, ressent naturellement le besoin de dominer, de violenter. Le processus de l’attitude machiste dont il fait preuve, avant de se poser socialement, commence par un droit à la force. Parce que par sa constitution biologique et physique l’homme est généralement plus fort que la femme, il se donne le droit de disposer d’elle. Tout se passe comme si nous retournions à l’état de nature hobbesien, cet état où le plus fort fait la loi. Or, d’après l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Si au goût des droits de l’homme, la force, attribut biologique, ne fait pas forcement le droit et la loi, chez Nietzsche par exemple, il en est tout autre.

L’aristocrate, avec pour figure de proue le guerrier spartiate, est celui qui possède également la force. Cette force lui permet de décider et d’agir à sa guise. Si celui qui possède la force domine, celui qui en est le plus dépourvu lui est assujetti. La force dans la philosophie nietzschéenne, permet l’accès aux plus grandes vertus à l’instar du courage, aux plus grandes choses comme la guerre. Si la force peut s’amplifier et se consolider au fil du temps, elle est avant tout un attribut biologique. L’homme la possède généralement de façon naturelle. Elle est surtout le fait d’hormones, lesquelles vont induire des différences sexuelles dès la naissance, mais surtout à la puberté : on parlera donc, pour ce qui nous intéresse, de développement d’ossature. La conséquence de ce qui précède est que l’homme a naturellement plus de force que la femme. C’est donc à juste titre qu’on peut le lire : « Pour la guerre l’homme doit être élevé, et la femme pour le repos du guerrier ; tout le reste est folie. (…) Que la femme soit un jouet »[3].

Ces propos de Nietzsche traduisent la différence notoire entre les genres. Ils veulent même inéluctablement la distinction à cause de la différence de caractères physiques des différents genres. Quoique « l’opinion pense mal »[4], ces propos corroborent la pensée populaire qui voudrait faire de la femme le sexe faible. On peut donc comprendre, même avec les droits de l’homme qui voudraient mettre tous les genres sur le même piédestal, que la femme soit marginalisée, discriminée, dans les domaines d’activités qui requièrent une force physique irréprochable. On retrouvera ainsi, à tort ou à raison, rarement de femmes pompiers, où de femmes appartenant au corps d’élite d’une armée.

 

                     1.2     Le système religieux

 

La violence à l’égard du genre féminin peut également avoir un fondement religieux. Si cela semble a priori paradoxal, nombreux sont les écrits dans les religions révélées qui peuvent justifier la violence contre la femme. Au nombre de la multitude de malédictions que Dieu proférera sur la femme après la consommation du fruit défendu, se trouve celle-ci : « Ton désir se portera vers ton mari, et il dominera sur toi »[5]. Cette malédiction est l’une des légitimations de la domination de l’homme sur la femme dans la religion. Dans cette malédiction, la femme est réductible à une simple aide. Pour cette raison, l’homme dispose de la femme à sa guise. Elle devient sa propriété et sa possession. Cette analyse est assimilable à l’une des théories nietzschéennes, celle qui vient analyser les rapports entre l’homme et la femme. Pour Nietzsche, les choses sont très claires : « La femme veut être prise, acceptée comme une pure propriété ; Elle veut se fondre dans l’idée de  » propriété « , de  » chose possédée  » »[6].

Ce que nous critiquons ici, c’est la chosification de la femme par Nietzsche. Alors que l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme souligne que « toute personne a droit à la liberté de pensée », chez Nietzsche, la femme n’est pas pensée comme un être doué de raison avec qui on peut prétendre penser, critiquer, échanger des réflexions. Elle est purement et simplement relégable au rang d’objet. D’ailleurs, ne venons-nous pas de voir que Nietzsche qualifie la femme de jouet ? N’est-elle pas celle qui « aide » au repos du guerrier ?

Si le terme est polysémique, l’aide est aussi par définition la personne qui est sous les ordres d’une autre pour l’assister. Être sous des ordres implique nécessairement la domination d’une personne sur une autre. Dans le présent contexte, si la femme est une aide pour l’homme, elle est conséquemment sous les ordres de ce dernier. Elle lui est assujettie, elle lui est soumise. La soumission de la femme est une institution divine. Si la femme propose, l’homme dispose. L’homme domine, la femme est soumise : telle est la volonté divine :

Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Église, son corps, dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise au Christ, les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses[7].

 

Si cette soumission est diversement interprétée, il n’empêche pas qu’elle établit clairement un rapport de dominant-dominé.

Si le dominant, c’est-à-dire l’homme, décide, le dominé, ici la femme, lui est soumise. Elle n’a pas de volonté. La sienne, c’est celle de l’homme. Réductible à une simple aide, elle n’est pas la tête pensante, mais le membre obéissant, le membre agissant. Si à tout hasard on lui permettait d’être une tête pensante, sa réflexion ne pourrait trouver aval qu’auprès de l’homme. Voilà pourquoi Nietzsche dira : « L’heur masculin a un nom  » je veux « . L’heur féminin a un nom  » il veut  » »[8]. En conséquence, la femme n’a pas de volonté. Sa seule volonté est de satisfaire l’homme.

L’autorité sur la femme conférée à l’homme par Dieu, qui à certains égards peut justifier la violence faite au genre féminin, est très perceptible dans l’islam. Nietzsche, tout comme l’islam, et contrairement aux principes qui fondent les droits de l’homme, veut la distinction sociale et légale des genres. L’homme est le maître incontesté. La femme lui doit obéissance, quitte à utiliser contre elle, le fouet :

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes obéissantes (à leurs maris) protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les[9].

Voilà clairement évoqué par la religion, précisément l’islam, la caution de la violence à l’endroit du genre féminin.

L’homme a le droit de « frapper » la femme, de faire usage de violence, quand celle-ci lui désobéit. Il a le droit de disposer d’elle et de recourir à la violence si nécessaire. Ce droit acquis par Allah, rejoint par les thèses nietzschéennes, est antithétique aux valeurs qui fondent les principes humanistes. Il est aux antipodes des droits de l’homme.

Enfin, la femme est souvent présentée comme la boîte à Pandore de la société. Elle serait la source de la quasi-totalité des maux qui frappent l’humanité. Sur cela, Nietzsche écrit : « La femme fut la deuxième méprise de Dieu.  » La femme est, dans son essence même, serpent, Heva « , tout prêtre sait cela.  » C’est de la femme que provient tout le mal du monde  » »[10]. Cette théorie apparemment machiste, vient légitimer le « traitement spécial » que certains hommes réservent aux femmes. Si elle est la méprise de Dieu, au sens nietzschéen du terme, il ne sera pas étonnant qu’elle soit également une méprise pour l’intégriste religieux. Tout se passe comme si la violence à l’égard de la femme est désormais avalisée par Dieu. L’homme commande à la femme. La loi des sexes devient une institution divine. Nietzsche corrobore nos propos : « Le caractère de l’homme, c’est la volonté, celui de la femme la soumission. Telle est la loi des sexes »[11].  Tout ceci se trouve être aux antipodes des droits de l’homme qui, en plus de mettre les différents genres sur le même piédestal, viennent défendre l’intégrité physique et morale de la personne. Dans son article 5, la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

 

1.3     Le système culturel

 

Dans la quasi-totalité des cultures, l’idée d’une suprématie de l’homme sur la femme est fortement présente. Elle est tellement présente qu’aujourd’hui, même si campagne est faite pour institutionnaliser d’une part la parité et de l’autre l’égalité entre la femme et l’homme, celui-ci demeure, soit légalement, soit culturellement, le chef de famille. Cette habitude ingurgitée depuis les origines du monde, finit par faire penser que l’homme dispose de la femme à sa guise. Pour lui, la culture vient légitimer son droit de possession de la femme. Il est le chef incontesté, le souverain maître. Il se dessine alors entre l’homme et la femme, une relation de maître à esclave. Benoite Groult dira sur France culture : « Ce qu’il y a de curieux, c’est cette espèce de complot tacite qui a toujours admis que la femme était l’esclave de l’homme… »[12].

On comprend dès lors toute la désolation de la féministe Simone de Beauvoir relativement au traitement réservé à la femme. Tout se passe comme si elle était naturellement et fatalement victime d’un destin défini par l’homme : « On ne naît pas femme : on le devient »[13]. Le drame, c’est qu’on a l’impression que la femme ne tient pas son devenir entre ses mains.

Celui-ci est déterminé par l’homme.

Nietzsche l’a dit, nous l’avons cité ; là où l’homme dit « je veux », la femme dit « il veut ». Ce que Simone de Beauvoir critique, c’est la réduction de la femme par l’homme au rang des choses classées secondaires comme le veut la philosophie de Nietzsche à l’égard de la femme. Ce qu’elle critique, c’est que la femme devient femme, exclusivement par la domination exercée par l’homme sur elle. Cette domination, comme le souhaite Nietzsche, est marquée par le fouet, par la violence.

 

Le culturel a fini par créer une instrumentalisation de la femme. Il a favorisé, au grand dam des droits de l’homme, une forme de violence « légale et naturelle » à son endroit. Si nous disons « légale et naturelle », c’est parce que tout se présente comme s’il allait de soi que la femme soit sujette à des violences. Nietzsche entérine clairement nos propos : « Tu vas chez des femmes ? N’oublie les étrivières ! »[14]. On dispose donc de la femme comme d’un instrument qu’on peut manipuler à sa guise, quitte à faire délibérément usage de violence. Si ce triste constat de l’Observatoire des droits de l’homme vient dire une chosification de la femme dans des pays épousant l’idéologie des droits humains, qu’en sera-t-il pour ceux qui s’y trouvent à des années lumières ? Les thèses nietzschéennes sur la nécessité de la violence contre la femme n’y trouveraient-elles pas leurs comptes ?

Dans la majeure partie des pays n’ayant pas signés la charte des droits de l’homme, la femme a généralement moins de droits et plus de devoirs. Instrumentalisée, elle est soumise, éduquée pour satisfaire aux besoins et aux volontés de l’homme. Cette éducation de la femme se fait bien souvent dans une violence, autant physique que psychologique. En Arabie Saoudite par exemple, si on n’hésitera pas, comme violence physique à fouetter ou lapider la femme ayant manqué à certaines obligations, elle sera également et généralement traitée comme une mineure.

On lui refusera par exemple le droit de conduire un véhicule ou de participer aux votes.

Ceci prouve l’existence d’une violence psychologique exclusivement liée au genre. La violence contre la femme apologisée d’une part par Nietzsche et rejetée de l’autre par les droits de l’homme, sont une réalité tellement permanente dans la société saoudienne que les autorités se sont résolues à faire des efforts pour combattre ce fléau :

 

En Arabie saoudite, 98% des actes de violence physique sont commis par des hommes sur des femmes. En réponse, Riyad a récemment adopté une loi condamnant la violence domestique et familiale (…). Cette loi est un tournant en matière de défense des droits de l’homme et de protection de la femme en Arabie saoudite.[15]

 

 

  • LA TYPOLOGIE DE LA VIOLENCE CONTRE LA FEMME

 

 

Dans la typologie de la violence contre le genre féminin que nous dresserons, nous verrons qu’il sera difficile de se situer en dehors des trois systèmes[16] énumérés plus haut. Précisons également que la liste de violences ciblées n’est pas exhaustive. C’est juste qu’elles sont, du point de vue des droits de l’homme, d’une grossièreté flagrante dans leur violation des droits de la femme.

 

2.1     Le mariage forcé ; quand l’enfance et l’adolescence sont

v.i.olées[17]

 

Dans cette typologie, le premier point que nous analyserons est le mariage forcé. Mais avant, pour être plus explicite, il convient de dire ce qu’est le mariage. Le mariage est l’union légale contractée entre l’homme et la femme. Au point 2 de l’article 16 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous pouvons lire : « Le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux ». Ceci met en évidence le consentement mutuel qui engage les contractuels. Conséquemment, on parlera de mariage forcé, quand l’un au moins des deux contractuels se mariera contre sa volonté. Si cette pratique est présente dans le monde entier, on remarquera cependant que les taux les plus élevés sont enregistrés au Maghreb, au Moyen-Orient, en Europe de l’Est et en Afrique-Subsaharienne. Des investigations faites sur la question révèlent :

 

C’est un phénomène mondial. Chaque année, 12 millions de jeunes filles mineures sont unies à des hommes qu’elles ne connaissent parfois pas(…) C’est en Afrique subsaharienne et en Asie du sud que la pratique du mariage précoce des filles est la plus répandue d’après l’Unicef (…) Il n’y a aucune limite d’âge. Il arrive que des enfants de 6 ans soient mariées.

 

Le mariage forcé, pratique fondamentalement culturelle ou traditionnelle, et profondément marqué par des intérêts divers, fait de la femme en général, mais de la jeune fille en particulier, la première victime.

Pourquoi le mariage forcé est-il considéré comme un acte violent ?

Pourquoi critiquons-nous la conception nietzschéenne du mariage, et quelles similitudes trouvons-nous avec le mariage forcé ?

Dans son principe, le mariage forcé va contre l’intégrité physique et morale de la personne mariée. Il y a violence car la mariée − très souvent adolescente – est contrainte à des rapports sexuels non désirés. Or qui parle de rapports sexuels non consentis parle de viol. Qui dit viol, dit nécessairement violence. Il y a violence car généralement, la jeune fille contracte des grossesses non désirées. L’insouciance de l’enfance et son adolescence lui sont volées. Sa vie et son intégrité, aussi bien physique que morale sont souillées, car d’abord volées, enfin violées. Les violences conjugales sont récurrentes car l’amour n’est pas initialement au fondement du mariage. D’ailleurs, sur ce point, Nietzsche ne commande-t-il pas que l’amour, parce qu’il est un poison pour le mariage, doit être proscrit de celui-ci ? N’est-ce pas lui qui fait du fouet contre la femme une nécessité, quand on sait que le fouet et l’amour sont généralement antinomiques ? Sur l’amour qui doit faire défaut dans le mariage, Nietzsche écrit : « Les unions qui se concluent par amour (ce qu’on appelle les mariages d’amour) ont l’erreur pour père et la nécessité (le besoin) pour mère »[18].

Si le mariage est paradoxalement présenté chez Nietzsche comme une nécessité, sauf pour le philosophe, c’est une grande erreur de se marier par amour.

En effet, pour Nietzsche, qui dit amour, dit forcement assistance, compassion, des choses négatrices pour une vie qui se doit d’être ascensionnelle. L’amour appartient au rang des choses décadentes qui se dressent du coup contre la construction du surhomme. L’amour dit nécessairement la compassion. Parce que c’est perdre de sa force que compatir,  il est nécessaire de  supprimer l’amour des  rapports interhumains, aussi bien dans l’amitié que dans le mariage. Brigitte Krulic est on ne peut plus claire sur la position de Nietzsche. Elle présente une vision négatrice de notre auteur sur le mariage dans les sociétés modernes, qui mettent avant le consentement mutuel, l’amour. C’est une erreur de procéder ainsi. Elle écrit : « Nietzsche s’insurge contre le mariage  » moderne « , dit  » mariage d’amour « , fondé sur le choix subjectif et la sensibilité des individus, qui, à ses yeux, se voit réduit à l’état d’institution vidée de son sens ».[19] Si le prochain est également celui qu’on marie, il faut prendre garde de lui témoigner beaucoup trop d’amour, au risque de se retrouver soi-même détruit. L’amour de l’autre est nuisible. Il est dépossession de l’amour de soi. Nous pouvons lire : « Autour du prochain vous vous pressez ;  et pour se faire avez de belles paroles. Mais je vous dis : votre amour du prochain, est votre mauvais amour pour vous-mêmes »[20]. Voilà la raison pour laquelle l’amour du prochain doit être fuit comme la peste. Par analogie, nous dirons que dans le mariage, l’amour pour le prochain, ici la femme, doit passer de la prescription à la proscription.

Retenons que si le mariage forcé est combattu par les droits de l’homme, c’est parce qu’il arrache à la femme la vie et à la jeune fille son innocence. Il est ainsi, dans toute la laideur qui le caractérise, synonyme de viol et de vol.

 

           2.2     L’esclavage sexuel, l’autre visage de la monstruosité humaine

 

Au deuxième point de l’analyse de la typologie de la violence contre le genre féminin, nous distinguons l’esclavage sexuel. Il est une pratique qui consiste à amener par la contrainte, des personnes non consentantes à diverses pratiques sexuelles. Originellement, le système d’esclavage sexuel de masse est organisé à travers l’Asie par et pour l’armée impériale japonaise durant la seconde guerre mondiale. À cette époque, les esclaves sexuelles étaient appelées femmes de réconfort. Ce témoignage d’une victime réduite à une femme de réconfort corrobore nos propos :

 

J’ai été presque assassinée à plusieurs reprises pendant mon séjour comme  » femme de réconfort « . Il y avait des soldats qui étaient saouls et qui brandissaient leurs sabres vers moi pendant qu’ils me faisaient leurs demandes de perversions sexuelles… Les menaces qu’ils faisaient étaient explicites : ils me tueraient si je ne coopérais pas.[21]

 

Cette violence genrée, bien souvent pratiquée sur mineure, a fini par gagner au fil du temps de nombreux conflits, surtout en Afrique. Dans bien des cas, la femme est enlevée à sa famille, à sa tribu, pour être vendue comme esclave, mais surtout comme esclave sexuelle dans le mépris total de l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».

 

Réduite à un butin de guerre, la femme est instrumentalisée au nom d’un idéal culturel ou politique. Pour preuve, le 14 avril 2014, dans l’État de Borno au Nigéria, plus de deux cents filles du lycée de Chibok sont enlevées par Boko Haram[22]. Leur seul crime est d’être « femme » dans un État tiraillé entre culture traditionnelle, culture islamique et culture occidentale.

La culture occidentale n’est pas de bon goût pour la secte islamique. Selon elle, cette dernière dégénère la société, pervertit les mœurs, au grand dam des véritables valeurs. Il faut donc la conduire au bûcher, quitte à faire usage de violence. Soulignons que cette culture vivement critiquée par Nietzsche, ne connait point d’honneur  parce qu’il pense qu’elle est la cause principale de la décadence de l’occident. Pour lui, cette culture occidentale est décadente parce qu’elle enseigne des idées modernes. Ce que Nietzsche appelle les idées modernes, ce sont les droits de l’homme, la démocratie, l’égalité naturelle, les droits égaux pour tous… Il écrit à ce propos : « Je prétends que toutes les valeurs qui servent aujourd’hui aux hommes à résumer leurs plus hauts désirs, sont des valeurs de décadence »[23].

Abubakar Shekau, le leader de la secte islamique, abondant dans le sens des thèses nietzschéennes sur la culture occidentale, s’investit d’une mission : éradiquer cette culture nocive pour les siens. Suite à l’enlèvement des lycéennes, il déclare sarcastiquement :

 

J’ai kidnappé vos filles ! Je vais les vendre comme des esclaves, au nom d’Allah. Il y a un marché où ils vendent des êtres humains. J’ai dit que l’éducation occidentale devait cesser, les filles doivent quitter l’école et se marier. Une fille de 12 ans, je la donnerai en mariage, même une fille de 9 ans, je le ferai[24].

 

Si dans son article 16 la Déclaration universelle des droits de l’homme s’insurge contre ce type de mariage, il est également stipulé dans l’article 26 que « toute personne a droit à l’éducation ». Vouloir priver des filles de cette éducation au nom d’un supposé idéal, va tout simplement contre les principes humanistes. Le vaste mouvement Bring back ours girls, repris en chœur par le monde entier au nom de ces principes humanistes, n’aura pas suffi à retrouver et à ramener dans leurs familles, beaucoup de ces filles.

Enfin, il arrive souvent que dans certains conflits, la destruction systématique de la femme, aussi bien physiquement que psychologiquement, est mise plus en avant que sa valeur marchande. La femme devient un butin de guerre pour sa condition de femme. Le viol est non seulement instrumentalisé, mais il tend dans le contexte à être généralisé. Souvent collectif, il est accompagné de destruction volontaire de l’appareil génital féminin. Ces abus sexuels d’une violence inouïe deviennent une arme de guerre. Il faut détruire la femme qui symbolise la matrice de l’humanité. Détruire les femmes d’une tribu, revient à endiguer à une certaine échelle, la perpétuité de cette tribu.

On assiste donc dans ces conflits, à une épidémie de viols collectifs, d’abus sexuels et de destructions volontaires d’appareil génital féminin.  Même si Nietzsche n’encourage pas le viol, il n’empêche que la violence à l’égard de la femme qu’il justifie, peut connaître des abus qui peuvent déboucher sur ces barbaries. Ces violences d’un genre contemporain seront le combat du Docteur Denis Mukwege[25]. Sa volonté de combattre cette épidémie de violence particulière qui sévit au Congo, le conduira non seulement à alerter le monde entier sur ce qui s’y passe, mais également à se spécialiser dans la chirurgie réparatrice des organes génitaux, ceci en vue de « réparer » la femme « détruite ». « Réparer » une femme « détruite », c’est restaurer à une certaine échelle, un pan de l’humanité.

2.3     Les mutilations génitales ou la déshumanisation de la   femme

 

Pour clore cette typologie, le dernier point que nous avons choisi d’analyser est les mutilations génitales. Précisons qu’ici, nous ne sommes pas dans un conflit où la destruction de l’appareil génital féminin est prise comme une arme de guerre. Nous sommes plutôt en présence de pratiques traditionnelles qui viennent enlever aux femmes, une partie de leur humanité. Contrairement aux mutilations génitales dans les conflits armés, celles-ci, paradoxalement,  ne sont pas pratiquées dans le but de nuire intentionnellement. Elles sont même présentées par les traditions qui la pratiquent comme une nécessité, même si officiellement, elles n’ont aucun bénéfice connu pour la santé.  De quoi s’agit-il exactement ?

Les mutilations génitales féminines sont plus connues sous le nom d’excision. A. Andro et M. Lesclingand (2016, p. 224-311) nous donnent cette définition :

 

Les mutilations génitales, appelées aussi mutilations sexuelles féminines, désignent toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques (…). En français on parle historiquement et plus communément d’ » excision « [26].

 

Cette violence contre la femme, pratiquée avec un couteau ou une lame de rasoir, et généralement sans anesthésie, est profondément ancrée dans de nombreuses traditions. Elle viendrait préserver la jeune fille des envies sexuelles qui peuvent être source de perversion. Il y a donc une volonté de la garder pure et chaste au grand dam de ses désirs sexuels et de sa santé.

La violence de l’excision porte atteinte, aussi bien à l’intégrité physique que morale de la personne. Il y a atteinte à l’intégrité physique car le corps de l’excisée souffre suite à l’ablation totale ou partielle du clitoris et des lèvres. Ceci est un acte de torture qui va contre l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines, ni à des traitements cruels, inhumains et dégradants ». Cette grande douleur la marque également psychologiquement, car elle est bafouée, déchirée dans son intimité propre. Elle est marquée à vie. Même si l’insouciance de l’enfance ou de la jeunesse vient occulter pendant longtemps cette douleur, il arrive que cette dernière ressurgisse, quand l’excisée, devenue adulte, est confrontée au modernisme et tout ce qui va avec. Il y a violence quand la honte d’être excisée anesthésie toute volonté d’affirmation de soi, aussi bien socialement qu’érotiquement. Exciser prend donc figure de déshumaniser. Il y a déshumanisation car l’acte d’ablation chosifie, mortifie. Il y a déshumanisation car une chose essentielle à la vie est froissée à des degrés divers : la jouissance. Dans ce que nous pouvons appeler la dialectique de l’exciseuse et de l’excisée, la déshumanisation n’est pas exclusivement réductible à la victime, elle est aussi relative au bourreau. Quand l’exciseuse, arme à la main, charcute l’appareil génital féminin, profane violement ce chef-d’œuvre, elle fait preuve de déshumanisation. L’atrocité atteint son paroxysme car l’ablation dans le contexte ne construit pas, mais détruit. Tous ces traitements violents subis par la femme, sont combattus par les principes humanistes qui fondent les droits de l’homme.

 

 

CONCLUSION

Que retenir de cet article ? Nous venons de voir que la violence basée sur le genre est une violation grave des droits de l’homme, touchant des millions de personnes à travers le monde, en particulier les femmes et les filles. Ce phénomène prend malheureusement de nombreuses formes, allant de la violence domestique aux agressions sexuelles. Il se manifeste tant dans les sphères publiques que privées, que nous avons regroupé autour des trois systèmes fondamentaux qui sont le biologique, le culturel et le religieux. Enraciner cette problématique dans le cadre des droits de l’homme s’avérait pour nous plus que nécessaire. Cela nous a permis de reconnaître non seulement son ampleur et sa gravité, mais aussi d’affirmer que chaque individu mérite de vivre sans peur de violence ou de discrimination. Cela nous a permis de réaffirmer le caractère sacré de l’individu, mieux, de lui reconnaître son humanité, quel que soit le genre.

Malheureusement, cet avis n’est pas partagé par tous. Des personnes aussi bien morales que physiques légitiment la violence en général, mais encore pire, font de la violence contre la femme une nécessité.

Le cas de Nietzsche dont la philosophie nous a été essentielle dans notre réflexion sur la violence genrée interpelle.

Il donne même froid dans le dos quand il instrumentalise clairement la femme, quand sans détour, il fait du fouet à son encontre, une option à ne pas négliger. Or, la configuration de notre société est telle que l’homme gagnerait plus à faire de la femme une alliée, un partenaire de vie, plutôt qu’à la réduire à un punch ball.

La lutte contre la violence basée sur le genre est donc essentielle non seulement pour garantir la dignité humaine, mais aussi pour promouvoir l’égalité des sexes et renforcer la cohésion sociale. Cet enjeu nécessite une action collective et des engagements à tous les niveaux, afin de créer des sociétés plus justes et sécurisées pour tous.

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

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[1] MIPROF, Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains.

[2] MIPROF, 2015, « Violences faites aux femmes : les principales données » in La lettre de l’observatoire national des violences faites aux femmes, n°8, p. 1-20.

[3] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 2016, p. 93.

[4] Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Jean Vrin, 1983, p. 14.

[5] La Bible, Genèse III, XVI.

[6] Friedrich Nietzsche, Gai Savoir, Librairie Générale Française, Paris, 2016, § 363, p. 390.

[7] La Bible, Éphésien V, XXII-XXIV.

[8] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 2016, p. 94.

[9] Le Coran, Sourate IV, XXXIV

[10] Friedrich Nietzsche, L’Antéchrist, Paris, Garnier Flammarion, 2014, §48, p. 106.

[11] Friedrich Nietzsche, Gai Savoir, Paris, Librairie Générale Française, 2016, §68, p 163.

 

[12] Benoite Groult, « Violences faites aux femmes » in www.franceculture.fr; consulté le 24 novembre 2016.

[13] Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, tome 1, Paris, Gallimard, Simone de, 1949, p. 303-304.

[14] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 2016, p. 94.

[15] Xavière Laffont, « L’Arabie saoudite légifère contre la violence conjugale » in www.lefigaro.fr, publié le 2 septembre 2013.

[16] Il s’agit des systèmes biologiques, religieux et culturels, qui viennent à raison pour Nietzsche et ceux qui abondent dans son sens, ou à tort pour les droits de l’homme et comme nous le pensons, justifier la violence contre le genre féminin.

[17] Nous avons voulu une fusion des expressions volées et violées.

[18] Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, Paris, Librairie Générale Française, 2014, §389, p 265.

[19] Brigitte Krulic,« Nietzsche et la critique de la modernité », in Archives de Philosophie, 2001, n° 64, p. 301-320.

[20] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 2016, p. 86.

[21] Yuki Takana, Hidden Horrors: Japanese War Crime in World War II, Colorado, Boulder, 1996, p. 99.

[22] Boko Haram : Branche Ouest-africaine de l’État islamique pour lui avoir prêté allégeance. Il signifie en Haoussa, « L’éducation occidentale est interdite ». Il cible donc particulièrement les lycées et les écoles où sont dispensés des enseignements jugés trop occidentaux.

[23] Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles, Paris, Gallimard, 1990, §6, p. 90.

[24] Julie Vandal, « Zoom sur l’enlèvement des lycéennes de Chibok », in, www.rfi.fr, publié le 05 mai 2014.

[25] Denis MUKWEGE, né le 1er mars 1955, gynécologue et militant des droits de l’homme congolais. Il est surnommé pour son engagement, « L’homme qui répare les femmes ». Il sera distingué et honoré par de nombreux prix pour ce combat, dont le prix Nobel de la paix, de l’année 2018.

[26] Armelle Andro et Marie Lesclingand, « Les mutilations génitales féminines. État des lieux et des connaissances in Population, 2016, p. 224-311.

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