Grève des enseignants: une prime sans contrepartie?

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Les enseignants, à travers leur syndicat BLI-BLE, réclament une prime d’incitation en faveur de toute leur corporation.


L’État, employeur direct des enseignants, se trouve confronté à une mobilisation sociale qu’il n’est pas prêt à satisfaire.
Cependant, cette revendication salariale offre paradoxalement une opportunité de réorganiser le service public éducatif autour d’objectifs de performance.
Plutôt que d’accorder une prime sans contrepartie, l’État pourrait conditionner celle-ci à l’atteinte de résultats mesurables.
Un contrat de performance serait établi entre l’enseignant et l’État, définissant clairement les objectifs et les indicateurs attendus.


Ce système permettrait d’améliorer qualitativement l’enseignement tout en responsabilisant davantage les agents du système éducatif national.
Il s’agirait d’une réforme progressive, à tester d’abord sur des zones pilotes avant une généralisation à l’échelle nationale.
L’adhésion des enseignants à cette logique contractuelle pourrait être favorisée par un dialogue franc, responsable et bien structuré.


La prime deviendrait alors un levier d’amélioration, non une réponse conjoncturelle à une grève ou une pression.


Cette approche permettrait de sortir du schéma habituel d’affrontement pour entrer dans une dynamique de co-construction des solutions.
L’État, en crise budgétaire, ne peut accorder de prime immédiate sans creuser davantage son déficit structurel préoccupant.
Il est donc stratégique de transformer la revendication salariale en moteur d’une réforme éducative fondée sur la performance.
La grève actuelle doit être gérée sans répression mais avec une grande fermeté sur les principes de responsabilité.
Un cadre de concertation tripartite pourrait être mis en place : gouvernement, syndicats, experts indépendants de l’éducation.
Cette instance définirait les critères objectifs d’évaluation, les mécanismes de suivi et les modalités de versement des primes.
La gestion de crise doit donc s’accompagner d’une vision à moyen terme de transformation du système éducatif national.
Récompenser l’effort, oui, mais dans une logique d’efficacité, d’équité et d’amélioration continue des performances pédagogiques.
Il est temps de lier motivation financière et mission de service public pour réconcilier qualité et reconnaissance.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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