Le cas du syndicaliste et cybercativiste Assy Dugarry continue d´arracher des communiqués d´indignation.
Et des appels à la mobilisation à la société civile et aux organisations syndicales. Alors qu´il séjourne au Maroc, dans le cadre de ses activités syndicales, Pacôme ATTABY a tenu à sonner l´alerte. Sur ce qu´il considère comme « un signe inquiétant du sort du syndicalisme en Côte d´Ivoire ».
Dans un communiqué publié sur la plateforme de la C.S.E. Il a invité le gouvernement à « mettre un terme au temps que le syndicaliste Assy Dugarry passe inutilement en détention ». Etant entendu que, pour le leader de la C.S.E, cette brutale interpellation d´Assy Dugarry, militant du MIDD est forcément liée à l´agitation du front sociale.
Suite au mot d´ordre d´arrêt de travail des 3 et 4 avril derniers que l´Intersyndical du Ministère de l´Education Nationale et de l´Alphabétisation (IS-MENA) a lancé. Devant ce qui s´apparente au début d´une vague de répression contre le syndicaliste Pacôme ATTABY s´inquiète.
« Sans qu´il ait posé un acte de vandalisme, enlever de surcroit par effraction, le camarade syndicaliste Assy Dugarry à son domicile.
C’était devant sa pauvre fillette.
Il a été mis sous mandat de dépôt dans un contexte de grève s´apparente à la répression syndicale. »
Tout naturellement, il voit dans ce regain de violence à l´encontre de certains responsables syndicaux les revers de la trêve sociale. Il avait, en effet dénoncé ce protocole d´accord qui condamnait les faitières signataires. Elles devaient s´abstenir de toute action de grève pendant cinq ans. En échange de satisfaction de revendications, pour le moins subsidiaires.
C´était pour lui, non seulement un embastillement de l´action syndicale en Côte d´Ivoire. Mais également une manière élégante de livrer les faitières non signataires à la vindicte. « Nous sommes sous l´empire de la trêve sociale. Que chacun en tire les conséquences pour les générations futures. » Avait-il commenté.
Après le rendez-vous manqué entre le gouvernement et l´IS-MENA pour discuter de la question de la prime, le 27 février dernier.
Et les éléments de langage du pouvoir pour décrire le mot d´ordre de grève des enseignants semblent fonder l´inquiétude de Pacôme ATTABY. Le communiqué du ministère de la fonction publique daté du 5 avril 2025 évoque une « tentative de prise en otage de l´école ». Pour justifier la procédure spéciale de radiation de tous les grévistes qu´il compte mettre en place.
Pour rappel, on a enlevé l´enseignant et cyberactiviste Ghislain Assy Dugarry dans la nuit du mercredi à jeudi dernier. On l’a placé sous mandat de dépôt aussitôt. Il est incarcéré au Pôle Pénitentiaire d´Abidjan (PPA).
ERICK FOFANA
Photo :dr
POUVOIRS MAGAZINE