Nouveau prélèvement sur les salaires : la base gronde, la C.S.E dit non

1 an

Assurément, le projet d´extension de la retraite complémentaire à tous les fonctionnaires et agents de l´état a du mal à passer.

Même chez les signataires de la trêve sociale, des voix discordantes se font entendre.  Un responsable de syndicat du primaire se veut d´ailleurs catégorique. « Le gouvernement veut en effet l´étendre à tous ceux à qui il reste au moins 17 ans de service pour aller à la retraite. Je sens que tout va se mélanger. »

Confédérations Syndicale Espoir (C.S.E)

Un bout du discours du 1er mai de Pacôme Attaby, premier secrétaire confédéré de la Confédérations Syndicale Espoir (C.S.E) a fuité. Son opposition à cette mesure est ferme. « La centrale Espoir rejette cette décision qui constituera un prélèvement excessif sur les salaires des fonctionnaires. »

Une portion du groupe opposé au prélèvement

Selon les dispositions du séminaire du 4 et 5 avril dernier à Assinie, un taux de 5 % sera prélevé sur le salaire de base. Il servira d´épargne au fonctionnaire. Une épargne à laquelle il n´aura pas accès avant son départ à la retraite. Et, une fois à la retraite, l´IPS CGRAE qui recouvre ces cotisations ne lui en versera que 20 %. Le reste de sa cotisation ne lui étant accessible que par échelonnement.

Autant dire qu´avec un tel projet, la Caisse générale de retraite des agents de l´état (CGRAE), établissement public à caractère administratif à sa création en 1977, revêt d’autres habits. Désormais ce sont des habits d’établissement industriel et commercial obéissant aux règles de fonctionnement des sociétés privés.

Caisse générale de retraite des agents de l´état (CGRAE)

Afin de coller à la réforme de 1992. La CGRAE, comme n´importe quelle maison d´assurance va encore grignoter le salaire du fonctionnaire. Cette fois, de gré ou de force.

Mais au profit de qui ? A priori, cette tendance à la bancarisation relève de la politique de mobilisation des ressources intérieurs du gouvernement. Et les initiateurs de cet atelier n´en ont pas fait un mystère. « Afin de permettre aux institutions sociales d´accompagner encore plus l´état dans le financement de son économie. Avec des ressources domestiques et de servir, sur le long terme, des prestations sociales aux concernés. Un ensemble de mesures doivent être prises pour rendre effectif les obligations liées à la souscription et au paiement des cotisations. »

Un autre appel au sacrifice pour des besoins économiques, pour faire simple et pour ne pas en dire plus. Mais un tel appel est-il audible dans un contexte où le discours de l´autorité reste très optimiste ? Surtout pour ce qui concerne la santé financière du pays et que les attentes sont à l´amélioration du traitement salarial actuel ?

La table de séance de la Cse

3 faitières signataires de la trêve sociale d’accord

De quoi faire hésiter les responsables syndicaux invités, au cours de cet atelier, à valider le document final devant constituer le contenu de la communication du ministre de l´emploi en conseil des ministres.

« Toutes les 5 centrales traditionnelles que nous connaissons et les 3 faitières signataires de la trêve sociale ont donné leur accord pour que la retraite complémentaire soit élargie aux autres fonctionnaires. Fort heureusement, il y a encore des syndicalistes, membre de syndicats de base qui se sont opposés. Et ils ont invité les autres à surseoir à leur projet de sacrifier encore les intérêts des travailleurs. » Apprend-on d´un responsable syndical de l´enseignement secondaire.

Il est clair que ces échos de la base qui grogne devant ce qu´elle perçoit comme une autre menace sur le salaire pourrait alourdir l´atmosphère de la fête du travailleur, le 1e mai prochain.

Erick Fofana

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