L’économie de guerre désigne une économie restructurée pour soutenir les conflits armés et répondre aux besoins militaires des nations.
Werner Sombart analyse comment la révolution industrielle et le capitalisme ont été rendus possibles grâce aux guerres historiques successives.
En 2024, les États-Unis ont alloué 1 000 milliards de dollars à la défense, représentant 3,4 % de leur PIB.
Les membres européens de l’OTAN et le Canada ont consacré en moyenne 2 % de leur PIB à la défense.
Depuis la guerre froide, les budgets militaires occidentaux diminuent, tandis que la Russie et la Chine augmentent massivement leurs dépenses.
Les investissements militaires russes ont progressé de 227 % depuis 2000, tandis que la Chine affiche une hausse de 566 %.
L’objectif de cet article est d’analyser les dépenses militaires mondiales dans un contexte international de plus en plus conflictuel.
L’étude s’appuie sur les données de l’Institut international d’études stratégiques afin de décrypter ces budgets militaires majeurs.
L’analyse explore trois interrogations essentielles : la nature de l’économie de guerre, son lien au capitalisme et les plus gros budgets.
En 1961, Fritz Fischer publie un ouvrage majeur remettant en cause les idées dominantes sur les origines des guerres.
Son analyse montre que les grandes puissances ne glissent pas involontairement vers la guerre, contrairement aux idées reçues.
Une économie de guerre repose sur des restructurations économiques soutenues par des lois militaires et une augmentation des budgets militaires.
La militarisation actuelle de l’Europe témoigne de l’échec du projet d’un marché économique garantissant la paix sur le continent.
Karl Polanyi démontre comment les conflits favorisent la structuration industrielle et l’innovation technologique au service des nations belligérantes.
Sombart considère la guerre comme essentielle au capitalisme, tandis que Karl Marx y voit une contradiction du système.
Les conflits actuels, comme en Ukraine ou en Afrique, rappellent les tensions économiques et militaires des guerres passées.
Le chantage énergétique lié aux fossiles russes rappelle les conséquences du choc pétrolier provoqué par la guerre du Kippour.
L’histoire montre que les guerres ont permis aux États d’accéder à de nouveaux marchés et ressources stratégiques internationales.
Les guerres du passé, de l’opium à la Seconde Guerre mondiale, illustrent ces dynamiques économiques et expansionnistes.
Les plus gros budgets de défense démontrent la domination militaire américaine et l’accélération des dépenses dans plusieurs régions du monde.
Les États-Unis possèdent le budget militaire le plus élevé, totalisant 968 milliards de dollars en 2024, surpassant largement les autres nations.
La Chine arrive en deuxième position avec 235 milliards de dollars, bien que son pouvoir d’achat militaire soit plus élevé.
La Russie suit avec 146 milliards de dollars, représentant 6 % de son PIB, un niveau inédit depuis la guerre froide.
L’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Inde et l’Arabie saoudite comptent parmi les pays investissant massivement dans leur défense.
Le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et Israël figurent également parmi les quinze nations aux budgets militaires les plus conséquents.
Le classement des budgets militaires souligne la concentration des ressources dans les pays possédant une influence géopolitique significative.
Cinq grandes entreprises américaines accaparent aujourd’hui 86 % des dépenses du Pentagone, renforçant leur contrôle sur l’industrie militaire.
La modernisation militaire chinoise inclut désormais 600 ogives nucléaires, avec un objectif de 1 000 unités d’ici 2030.
La Russie et les États-Unis possèdent chacun environ 5 000 ogives nucléaires, témoignant d’une compétition stratégique persistante.
Ce paysage militaire global illustre les tensions croissantes et les défis stratégiques dans un monde toujours plus instable.
CAMUS BOMISSO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE