Benjamin Banneker, mathématicien, astronome, éditeur est un homme de couleur.
Il est né en 1731 près de Baltimore, dans une famille noire affranchie de l’esclavage par la force de Molly Walsh, sa grand-mère. Anciennement servante en Angleterre.
Elle lui apprend à lire grâce à la Bible, en l’absence d’école à proximité. Par la suite, il connaît une scolarité sommaire, puis commence à 15 ans à s’auto-instruire. Mais ses dons le prédestinaient déjà à accomplir de grandes choses pour la communauté. Il construit des canaux d’irrigation dans la ferme de ses parents, permettant à l’exploitation familiale de tabac de rester verte même en saison sèche. Il étudie les mathématiques et l’astronomie en autodidacte, à l’aide des ouvrages et manuels qu’il acquiert, et fabrique la première pendule entièrement réalisée aux États-Unis. Tellement précise qu’elle sonne toutes les heures pendant quarante ans. Passionné par les jeux de précision, il répare et fabrique des pendules, des montres, des cadrans solaires, etc.
Son goût pour l’observation et la précision le conduit à se concevoir une cabine d’observation des astres.
Il provoque un séisme lorsqu’il contredit avec succès la communauté scientifique de l’époque, exclusivement blanche.
En prédisant l’éclipse solaire du 14 avril 1789. Fort de ces connaissances, il édite un almanach qui porte son nom.
Et dont la publication est accompagnée d’une lettre de 12 pages adressée à Thomas Jefferson, alors secrétaire d’État.
Dans cette lettre, il dénonce les remarques racistes de ce dernier sur les capacités intellectuelles des noirs africains.
Mais le clou de l’histoire, c’est lorsque le premier président des États-Unis lui-même, en 1791 désigna « l’Éthiopien membre de la Commission. La commission d’experts chargés de dessiner le plan complet de la capitale Washington et du District de Columbia. Fort heureusement d’ailleurs, car lorsqu’on retira de la mission l’architecte en chef du projet, celui-ci partit avec tous ses plans et dessins. Benjamin Banneker redessine de mémoire l’entièreté desdits plans et les améliore même.
Ainsi, avant de tenir des propos suprémacistes et de signer des décrets d’expulsion des migrants, Donald Trump devrait savoir que chaque pas qu’il pose, dans les rues de Washington ou à la Maison Blanche, il le doit à un fils d’immigré noir, africain : Benjamin Banneker.
Tama César.
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE