Samedi, le 47e président des États-Unis doit assister à la réouverture de Notre-Dame. Il a lui-même annoncé sa présence surprise dans la nuit de lundi à mardi.
Emmanuel Macron, qui l’avait invité personnellement quelques jours plus tôt, a conclu l’affaire par téléphone. Le Secret Service américain a pris en charge la sécurité du déplacement.
Le pape François, en revanche, snobera l’invitation et privilégiera un voyage en Corse. La relation personnelle entre Trump et Macron, construite sur des appels hebdomadaires, reste forte. C’est un beau coup pour Macron.
Lors de cette visite, Emmanuel Macron profitera de l’occasion pour discuter des grandes questions internationales avec Trump. Telles que les droits de douane que ce dernier menace d’imposer aux importations européennes, l’escalade des tensions au Proche-Orient et la guerre en Ukraine. On n’a pas confirmé la présence de Volodymyr Zelensky.
Depuis son élection en novembre 2020, Trump multiplie les apparitions publiques à coups de nominations et de promesses choc.
Sa présence à Notre-Dame s’inscrit dans une stratégie plus large.
Elle vise à capter l’attention et à conforter sa dynamique politique. Le président américain, dont 80 % des électeurs chrétiens lui ont accordé leur vote, cherche aussi à affirmer son rôle de leader religieux.? Notamment en soulignant son engagement chrétien.
En avril 2019, Trump avait été sincèrement touché par l’incendie de Notre-Dame, un drame qu’il suivait avec émotion. Jeune, il avait fréquenté une église presbytérienne dans le Queens à New York. En juillet dernier, il avait échappé de justesse à une tentative d’assassinat. « Beaucoup de gens m’ont dit que Dieu a épargné ma vie pour une raison, et cette raison était de sauver notre pays« , avait-il déclaré après sa victoire.
Sa belle-fille avait posté une image de Jésus bénissant Trump.
Cependant, l’image du Messie semble peu en phase avec son passé personnel. L’ancien magnat de l’immobilier, divorcé deux fois et connu pour ses propos controversés, a été condamné en 2023 pour agression sexuelle. Le révérend Franklin Graham, un évangéliste influent, avait toutefois défendu Trump en citant Jésus : « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. »
Le 20 janvier, Trump prêtera serment sur la Bible, un geste symbolique qui témoigne de l’omniprésence de la foi dans son mandat. Durant son premier mandat, il avait controversé l’accès des femmes à l’avortement au niveau fédéral. Le 5 novembre, les électeurs chrétiens, très mobilisés, lui ont accordé 80 % de leurs voix. Samedi, ils seront nombreux à regarder leur président admirer les voûtes immaculées de Notre-Dame. Une image forte en pleine campagne électorale.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
