BROUKABROU RELÂCHE, Noah Léonce propose une danse politique

2 mois

Du 15 janvier au 11 février, le chorégraphe Noah Léonce a assuré une formation pour 10 jeunes danseurs.

Sur sa technique de recherche doctorale, le BROUKABROU RELÂCHE, dans le faubourg de Jean Dolly à Port-Bouët. Contrairement à l’atelier de mai 2024, le temps d’enseignement relativement conséquent a permis de mieux travailler la physicalité et l’expression corporelle. Noah est chorégraphe, en Master Danse du programme EXERCE de l’Institut international chorégraphique – CCN de Montpellier et rattaché au laboratoire RiRRa 21 de l’université Paul-Valéry. Il a passé des heures à expliciter sa pratique, qui fait appel à l’improvisation dans l’espace public.

Il faut savoir que le BROUKABROU RELÂCHE est une chorégraphie indisciplinée, qui s’affranchit des codes classiques et soignés de l’écriture contemporaine. Voir cette pratique, disons cette danse vraiment originale et unique, est déroutant. Avec des mouvements désordonnés, le danseur tire son inspiration, sa dégaine et ses réflexes de la rue. En mouvement, en s’y fondant corporellement. Le rythme et l’allant du danseur sont primesautiers, le geste est emmené au pif, à l’instinct. C’est une chorégraphie décomplexée, des mouvements empreints de gestes qui vont ici, viennent là, comme une écriture maladroite.

Une formation indisciplinée

Mais si vous pensez que tout est absurde et exagéré, c’est que vous êtes sur le chemin de la compréhension de cette pratique qui reflète toute la personnalité et l’esprit de Noah Léonce, alias Gbô la légende.

Noah Léonce assied sa formation indisciplinée

Une particularité de cette pratique est qu’elle capte forcément l’attention, dans les rues, du public.

Lequel suit l’expression des performeurs avec des regards mi-intrigués, mi-fascinés. Le BROUKABROU RELÂCHE est ainsi un art composite qui embrasse autant les structures de la rue que ses complexités. C’est un manifeste engagé qui célèbre ses héros du quotidien, sa philosophie débrouillarde et ses aspérités. Un monde complexifié qui a le mérite de regorger de beauté spirituelle et de talent foncièrement. C’est l’idéal de Noah Léonce, concepteur de cette pratique, qui entend ainsi honorer d’où il vient.

Georges Momboye était l’invité spécial de cette restitution qui a rassemblé un petit monde d’acteurs de la danse contemporaine à Abidjan. Le chorégraphe, ancien directeur du ballet national, a dit apprécier l’énergie des jeunes et l’originalité de cette pratique. « C’est une belle idée de donner cette référence aux jeunes. Cela va prendre du temps, car toute transmission nécessite du temps. Mais il faut déjà saluer à sa juste valeur cette pratique qui vient enrichir l’art contemporain ivoirien », a salué le chorégraphe du spectacle d’ouverture de la CAN 2023.

Deux performances ont enrichi la plateforme artistique de cette restitution : celle de Lambert Kouassi, qui a présenté un work in progress sur le partage d’expérience et l’entraide dans le milieu de la création, et celle de Rodolphe Allui « Ollo », qui a présenté une partie de sa pièce qu’il développe.

Pour Noah Léonce, l’avenir immédiat est la préparation de Brique 15. Une nouvelle pièce qu’il va chorégraphier pour quatre danseurs. « Une danse politique dans un corps politique pour un jeune Africain », annonce-t-il. On attend de suivre.

AARON LESLIE

photo:dr

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