35 ANS. Célébrons ce moment historique. Le 11 février 1990, à 16h15, les grilles du pénitencier Victor Verster, en Afrique du Sud, s’ouvrent.
Une foule fébrile attend ce moment, alors que Nelson Mandela, après 27 ans de captivité, retrouve la liberté. À 72 ans, Madiba, surnommé ainsi en raison de son clan tribal, marche aux côtés de sa femme, Winnie Mandela. Un nouveau chapitre de son long combat contre l’apartheid commence. En 1948, le parti nationaliste blanc remporte les élections et établit un régime ségrégationniste pour séparer les Blancs et les Noirs dans tous les domaines de la vie.
Le racisme devient systématique, une pratique ancienne maintenant codifiée, instaurant des lois d’apartheid sur tout le territoire. Ces lois restreignent les droits des Noirs, des Métis et des Indiens. On réduit la liberté de circulation, le travail devient limité. Et même s’asseoir avec un Blanc dans un espace public est interdit. On impose un couvre-feu. Et on force les Noirs à vivre dans des quartiers éloignés des Blancs. C’est contre cette injustice que Mandela consacre sa vie, mettant tout en œuvre pour renverser ce système oppressif.
Après des études de droit à l’université, il découvre la philosophie de Gandhi et s’engage. Il rejoint l’ANC (Congrès national africain), un mouvement qui lutte pour la justice et l’égalité. En 1951, Mandela devient le premier Noir à ouvrir un cabinet d’avocat, où il défend les opprimés. En 1960, lors d’une manifestation pacifique, la police tire sur la foule et tue 69 personnes, principalement des femmes et des enfants, abattus dans le dos alors qu’ils fuient.
Le gouvernement interdit l’ANC, qui passe alors à la clandestinité, optant pour la lutte armée en défense.
Le 5 août 1962, après une année et demie de sabotage, Mandela est arrêté. Il est condamné à perpétuité pour complot révolutionnaire avec huit autres membres de l’ANC. Il devient ainsi le prisonnier le plus célèbre au monde, suscitant des campagnes de libération mondiales. Des artistes du monde entier le soutiennent.
Ismael Isaac lui consacre trois chansons : « Mandela », « Tche Fari » et « Tientigui ». La Camerounaise Koko Ateba, arrangée par l’Ivoirien Paul Wassaba, lui rend hommage avec « Nelson Mandela, ‘He will never give up' ».
Commémorons cette date en honorant le parcours exceptionnel de Mandela, son combat pour la justice, et sa capacité à incarner la réconciliation. Sa vision d’une nation unie, débarrassée du racisme et des discriminations, résonne encore aujourd’hui dans les cœurs des peuples du monde entier.
Célébrons sa liberté, mais aussi son héritage vivant dans la quête pour l’égalité et la dignité de chaque être humain. Mandela a montré au monde que la liberté, la paix et la justice ne sont jamais données, mais qu’elles se construisent par la lutte, l’espoir et la détermination. Ce 11 février est bien plus qu’une commémoration : c’est un appel à continuer son œuvre.
ETHAN GNOGBO
photos:dr
POUVOIRS MAGAZINE