Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire et candidat à la présidentielle, dénonce son exclusion de la liste électorale.
Il évoque, dans ses déclarations, les événements de l’époque où, en tant que président, il avait pris une dérogation spéciale pour permettre à Alassane Ouattara de se présenter. Gbagbo explique que pendant qu’il préparait les élections et leur bon déroulement, Ouattara et ses partisans préparaient la fraude et la guerre.
Gbagbo souligne qu’il avait facilité l’inscription d’Ouattara sur la liste électorale; mais aujourd’hui, on fait comme si cet acte n’avait jamais existé. Il considère ce passé comme clos, mais rappelle que l’ONU a déjà écrit pour exiger que son nom apparaisse sur la liste électorale.
Selon lui, l’ONU viendra bientôt demander à Ouattara pourquoi il n’a pas mis son nom sur cette liste, ce qui constitue un enjeu formel important.
Cependant, pour Laurent Gbagbo, les enjeux de fond sont bien plus importants que cette question administrative.
Il insiste sur la nécessité de changer la politique en Côte d’Ivoire, pour permettre un avenir meilleur pour le pays.
Face à ceux qui lui demandent ce qu’il a fait pour la nation, Gbagbo répond qu’il a été un acteur central dans le maintien de la paix. Et qu’il a contenu la guerre qui a dévasté le pays.
Il rappelle qu’après les élections du 20 octobre 2000, qu’il a remportées le 22 octobre et prêté serment le 25 octobre, la situation a rapidement dégénéré. Le 27 octobre, alors qu’il était en plein conseil des ministres, il a appris qu’il y avait des morts et un charnier à Yopougon. Il a immédiatement dépêché des responsables, dont le ministre de la justice, Boga Doudou, Lida Kouassi pour enquêter sur cette tragédie. Deux mois plus tard, le 6 janvier, la rébellion a attaqué la Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo se demande ce qu’il aurait pu faire en seulement deux mois pour mériter une telle attaque. Il rejette l’idée qu’il ait causé des troubles. Soulignant que lui-même n’a jamais été contre ceux qui portaient des boubous, une tenue qu’il portait également. Pour lui, la rébellion n’a pas été justifiée et il est prêt à en parler en détail.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE