Robert Brooks. Un prisonnier menotté, mais noir. Battu à mort par au moins quatre gardiens de prison blancs.
Cela s’est passé le 10 décembre à la prison de Marcy, dans l’État de New York. Plus d’une semaine plus tard, les vidéos de cet homicide, captées par les caméras fixées aux uniformes des auteurs, sont diffusées dans le monde entier. Le choc est immense dans une Amérique à l’aube d’une nouvelle ère trumpienne.
Les citoyens américains redécouvrent une violence inhumaine, inutilement exacerbée. Et clairement alimentée par la haine raciale. Cependant, au milieu de cette vague d’indignation, c’est le silence assourdissant des deux présidents qui inquiète le plus.
Joe Biden, reste étrangement silencieux, évitant toute condamnation claire de cet acte raciste. Peut-être est-il trop absorbé par son engagement en Ukraine, une république blanche qui, apparemment, requiert plus d’attention que les injustices domestiques. Même le personnel habituellement réactif de la Maison-Blanche semble préoccupé par d’autres priorités.
De l’autre côté, Donald Trump, celui qui se présente comme l’anti-système et promet de « rendre sa grandeur à l’Amérique », ignore également cette violation flagrante des droits humains. Mais, à ses yeux, les Afro-Américains sont-ils réellement des êtres humains dignes de protection ?
Son silence laisse entendre qu’il n’en pense rien.
Peut-être ce noir « l’a-t-il bien cherché », diront certains dans son camp. Après tout, n’a-t-il pas déjà dépeint les migrants comme des envahisseurs qui « mangent les chiens et les chats » des Américains ?
Ce silence partagé interroge, et l’on ne peut s’empêcher de se demander ce que ressentent aujourd’hui les Afro-Américains qui ont voté pour Donald Trump lors des dernières élections.
Mais face à cet unanimisme raciste, deux femmes se dressent avec courage et détermination. Kathy Hochul, gouverneure de l’État de New York, où cette tragédie a eu lieu, et Letitia James, la procureure générale de l’État.
La première exprime publiquement son indignation et annonce une série de réformes dans le système carcéral sous sa juridiction. Parmi ces mesures, l’augmentation des budgets pour les caméras de surveillance semble être une priorité.
La seconde, avec une froideur implacable et une détermination bien connue, promet que toutes les mesures nécessaires seront prises pour que les enquêtes aboutissent et que les auteurs de ce meurtre odieux soient traduits en justice. Ceux qui connaissent Letitia James savent qu’il ne s’agit pas là de simples paroles en l’air.
Pendant ce temps, Donald Trump, président élu, prépare la mise en œuvre de son programme MAGA, qui pourrait bien avoir pour principale cible l’homme noir.
TAMA CESAR
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE