En mai 1949, Miles Davis fait son premier voyage en Europe pour participer au Festival international de jazz à Paris. Ce voyage marque le début d’une longue série de concerts en France, jusqu’à sa mort en 1991.
Au cours de ces années, il se produira dans des salles prestigieuses telles que l’Olympia, le Zénith, et le Palais des sports. La France devient un lieu clé pour le trompettiste américain, qui y reviendra régulièrement.
Le volume 8 de la collection « Bootleg Series », intitulé In France 1963 & 1964, retrace une période importante de ses performances. Ce coffret de six CD contient des concerts inédits enregistrés lors de festivals comme Antibes Juan-les-Pins en 1963, ainsi qu’à la Salle Pleyel en 1964. Malgré l’absence de certains concerts, ces archives témoignent du lien particulier entre Miles Davis et le public français.
En 1963, Davis traverse une période de transition musicale.
Le saxophoniste John Coltrane quitte le quintette en 1960, et plusieurs musiciens rejoignent la formation. Ce sont George Coleman, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams. Ce quintette, jeune et dynamique, se produit à Antibes, où il présente des morceaux comme So What, All Blues et Walkin’. Le tempo est accéléré, la tension palpable dans les échanges musicaux, propulsés par le jeu de Tony Williams à la batterie.
Lors de son concert à Pleyel en 1964, le saxophoniste Wayne Shorter remplace George Coleman et apporte une touche nouvelle au groupe. Shorter introduit des harmonies plus audacieuses et des constructions solistes plus surprenantes. Notamment sur So What et My Funny Valentine. Cette formation connaîtra son apogée avant de se séparer en 1968. Mais ces concerts de 1964 marquent une étape cruciale dans l’évolution de Miles Davis.
Ainsi, ces archives de concerts en France illustrent non seulement l’attachement de Miles Davis à ce pays. Mais aussi son évolution musicale au fil des années. Le trompettiste a laissé une empreinte indélébile dans le paysage du jazz français. Avec des performances marquées par l’innovation et l’improvisation.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE