Juin! C’est le délai, le deadline que s’est fixé le guitariste de talent pour boucler les 7 titres de son album qu’il peaufine dans son studio en Italie où il réside.
Le première fois qu’il met les pieds dans un studio, c’est il y a 40 ans, au lendemain des années 80, au studio JBZ, alors qu’il officie à la Banque nationale de développement agricole (Bnda). Ce jour là, il accompagne Johnny La fleur à la guitare rythmique, quand Zaccaria des Mewlessells tient la guitare solo et comme il fallait s’y attendre, le grand Vietnam est à la guitare basse. Aux chœurs Antoinette Allany et une jeune fille qui tient les chœurs de la Rti et qui deviendra plus tard Nayanka, le label vocal.
A la batterie Tom. Tom est l’oncle de Laurent Digbeu et c’est lui qui va l’amener à se familiariser aux instruments de musique. Même si la toute première personne à le convaincre qu’il devra jouer de la guitare plus tard, est Pedro, le guitariste des Djinns Music descendu à Sassandra pour une prestations qui envahit de bonheur Laurent, collégien à l’époque. S’il peut se permettre ses interventions studio, c’est parce que le jeune homme s’est frotté bien avant aux exos du live, à Podium 79 par exemple où il intervient dans le groupe de Famous du quartier Belleville de Treichville.
C’est à Treichville que naît Laurent Digbeu qui va gagner le village dès l’âge de 4 ans. La langue Bété de Daloa de Zaguiguia plus précisément, il la parle. Il se nourrit de contes, de proverbes.
Il retournera à Daloa pour se lancer dans la riziculture qui est rentable, surtout que Wedji Ped qu’il adore déjà, le lui a demandé et l’en a convaincu via sa chanson « Exode rural » . C’est désormais des allées venues entre le village et la ville. Entre les emplois et les études. Le jeune homme écoute Bbc, Toni Kouassi parler de Jazz, à la Radio. Il veut en percer le mystère, en comprendre les mécanismes, se met au piano, au solfège. L’homme est écartelé entre le village et la ville, entre la musique et les boulots de Banque et en 1992 il choisit d’être musicien.
En Septembre 1992, il atterrit, le Bac, le Dut et des années d’emplois en proche en Italie et s’inscrit, un an plus tard soit en Septembre 93 dans une école de musique à Rome pour 3 ans d’étude et parallèlement en Juillet 95, il participe aux cours d’été organisés par THE BERJKEE COLLEGE OF MUSIC de Boston en collaboration avec le Festival « UMBRIA JAZZ » de Pérouse en Italie (THE BERKLEE SUMMER SCHOOL OF UMBRIA JAZZ CLINICS).
Pour l’occasion, la prestigieuse école de musique de Boston s’est installée en Italie avec ses enseignants pour 2 semaines. Laurent avale, hume, toutes les notes, tous les soupirs, toutes les nuances qui passent. Il écoute tous les silences. En Septembre 1999 il s’installe à Paris pour un cours avancé de guitare d’un an à l’INFIMCIM .
De retour à Rome en Juillet 2000, il entame vraiment sa carrière musicale professionnelle en accompagnant plusieurs groupes en Italie. Mais ne perdant pas de vue la formation continue, son arme favorite en 2003 et 2005, il participe aux cours donnés à Rome par MIKE STERN (ex guitariste de Miles Davis) et toujours en 2005, il participe aux cours donnés à l’Université de Malte à Rome par BARRY HARRIS (pianiste et ex collaborateur de CHARLIE PARKER.
Enseignant de guitare moderne à Rome depuis Septembre 2006, il participe à de nombreuses tournées depuis 2001 avec différentes formations et surtout avec son groupe JazzAfroProject.
Le « bété-italien » est venu à Abidjan pour prendre au festival « L’Emoi du Jazz » de Dez Gad. Les Ivoiriens Jazzy seront curieux et heureux d’écouter la prochaine Pizza sonore de Laurent: Une royale, une Regina à l’horizon. Peu importe, la pate sera jazzy, l’assaisonnement vocal viendra du fond de la cité des antilopes et le plat sonore aura bon goût. Forcément.
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