Le 30 octobre 2024, le Conseil des ministres a adopté un décret dissoudre les associations syndicales d’élèves et d’étudiants.
Cette décision prise avec plusieurs ministères, dont l’Éducation Nationale et l’Enseignement Supérieur. L’objectif affiché est de restaurer l’ordre dans les établissements scolaires et universitaires. Cependant, cette mesure soulève des questions importantes sur les droits des apprenants.
La législation actuelle permet une grande flexibilité dans la création d’associations, favorisant ainsi la prolifération des groupes d’élèves et d’étudiants. Malheureusement, de nombreuses associations ont dévié de leurs objectifs initiaux, multipliant les actes d’indiscipline et parfois même des comportements violents. Cela remet en question l’équilibre entre sécurité et droits des élèves.
Les autorités universitaires, dans une démarche d’assainissement, ont récemment trouvé des armes blanches sur les campus. Ces armes étaient souvent utilisées pour commettre des actes répréhensibles, contribuant à un climat d’insécurité. Cette situation a conduit les autorités à agir fermement pour garantir la sécurité des lieux d’apprentissage.
En vertu de l’ordonnance n° 2024-368, le décret dissout toutes les associations syndicales.
Cette décision vise à préserver la paix et la cohésion sociale au sein des établissements. Toutefois, doit-on vraiment fermer les syndicats ? Cette question soulève des inquiétudes sur la défense des droits des élèves et étudiants.
Cette initiative gouvernementale, bien qu’intentionnée, pourrait ouvrir la porte à des abus. Qui défendra les droits des élèves et des étudiants dans ce contexte ? N’ont-ils pas le droit de s’organiser pour défendre leurs intérêts ? La protection des lieux d’apprentissage est essentielle, mais elle ne doit pas empiéter sur les droits fondamentaux des apprenants.
» Un crime a été perpétré, mais il était important qu’on ne généralise pas ce crime pour punir tous les étudiants. On devait plutôt laisser cette affaire à la justice de mener ces enquêtes et de trouver les auteurs. Vous verrez que dès qu’il y aura le premier mouvement à l’université, va faire renaître la FESCI. Parce que ce sont les mêmes acteurs qui vont revendiquer. Pour moi donc c’est une erreur d’avoir décidé sa dissolution » dit Serge Kassy ancien parrain de la FESCI.
Il est crucial de trouver un équilibre entre sécurité et droits des élèves. Une approche trop radicale pourrait nuire à l’autonomie et à l’expression des étudiants. Assainir le milieu scolaire est nécessaire, mais il est impératif de préserver les droits fondamentaux des apprenants. La question demeure : comment garantir un environnement éducatif sûr tout en respectant les droits des étudiants ?
JULIEN BOUABRE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE