Kako Nubukpo:  » le Cfa empêche l’Afrique d’être autonome « 

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L’économiste et politique togolais Kako Nubukpo considère le franc CFA comme une « monnaie de la servitude », un héritage colonial.

Il affirme que la zone CFA, avec sa parité fixe entre l’euro et le franc CFA, restreint l’autonomie économique de l’Afrique francophone. Selon lui, ce système a toujours contraint les politiques publiques africaines, entraînant une dépendance aux financements extérieurs. Lors des États généraux de l’éco, en mai 2021 à Lomé, Nubukpo a plaidé pour une nouvelle approche monétaire axée sur le crédit aux PME, aux femmes et aux jeunes, ainsi que sur des investissements écologiques.

La zone CFA empêche l’Afrique de gérer son économie de manière autonome, car elle impose des limitations strictes sur les politiques publiques. Cette situation conduit à l’endettement extérieur et à une économie de rente, selon Nubukpo. Pour lui, il est impératif de changer ce modèle afin d’engager l’Afrique dans un développement durable et démocratique, basé sur des besoins internes et des échanges intra-africains. Il propose une monnaie africaine unifiée, progressiste et flexible, qui pourrait sortir l’Afrique de la spirale du surendettement.

La question de la dépendance à l’Europe et au modèle économique colonial est au cœur des préoccupations de Nubukpo.

La jeunesse africaine qui aspire à une émancipation totale vise la France, ancien colonisateur. Le discours de Macron à Ouagadougou en 2017, affirmant qu’il n’y avait plus de politique française en Afrique, a été perçu comme une tentative de rupture avec la « Françafrique ». Un système d’influences opaques entre Paris et les élites africaines.

Cependant, Nubukpo souligne que la transition vers une nouvelle économie africaine, fondée sur les investissements des diasporas et les entreprises locales, n’a pas encore produit les résultats attendus. Le continent continue de dépendre des grandes entreprises, ce qui limite son développement. Selon lui, l’Afrique doit se détacher des schémas économiques anciens et promouvoir une véritable transformation de ses ressources naturelles et agricoles, en créant de la valeur ajoutée.

Le défi démographique africain est également majeur, avec une croissance de la population estimée à 15 millions de personnes chaque année. Le continent fait face à un besoin urgent d’intégrer cette jeunesse, dont beaucoup émigrent faute de perspectives locales. Selon Nubukpo, cette explosion démographique se heurte à l’incapacité des économies africaines à s’adapter à cette réalité.

JM AHOUSSY

photo:dr

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